back to top

Utilisation des poèmes : Tous les poèmes de unpoeme.fr sont libres de droits et 100% uniques "sauf catégorie poésie classique" .

Vous pouvez les utiliser pour vos projets, écoles, affichages, etc., en mentionnant simplement notre site.

⚠️ Les poèmes soumis par nos lecteurs qui souhaitent en limiter l'usage auront une mention spécifique à la fin. En l’absence de cette mention, considérez-les comme libres de droits pour votre usage personnel ou professionnel.

Profitez-en !

Partagez votre talent avec nous ! ✨ Envoyez vos poèmes et histoires via ou utilisez ce formulaire.
Tous les styles sont bienvenus, tant que vous évitez les sujets sensibles. À vos plumes !

Le Dernier Crépuscule de l’Artisan

Dans un village endormi sous les cendres des nuages, Florent, l’artisan aux mains de mystère, sculpte l’âme du bois et les émotions humaines. Mais son art, trop puissant pour les vivants, le condamne à une solitude profonde. À travers cette poésie, plongez dans une quête de beauté, de sacrifice et d’amour, où l’art et la vie s’entrelacent dans une danse éternelle.
« `

Le Dernier Crépuscule de l’Artisan

Au creux des monts où s’éteignent les routes,
Un village dort sous la cendre des nuages,
Ses toits courbés comme des épaules lasses,
Gardant en eux l’écho des anciens déluges.

Là vivait Florent, l’homme aux mains de mystère,
Dont les doigts fins sculptaient l’âme du bois,
Faisant danser les loups sous les feuillages,
Et pleurer les saints dans l’ombre des parvis.

Mais les vivants, craignant son art rebelle,
Fermaient leur porte à ses offrandes d’or,
Ses Christ rustiques, ses vierges trop humaines
Qui regardaient comme on regrette un remord.

Seule Clémence, aux yeux de source claire,
Venait le voir au déclin des chaleurs,
Poser son front contre ses statues frêles
Et dire : « Ici bat le cœur des douleurs. »

Elle avait grandi dans le sel des silences,
Fille des prés que le malheur sculpta,
Orpheline au rire de source printanière
Dont les sanglots sous les saules glissaient.

Un soir d’automne où les vignes rougissaient,
Elle lui dit : « Pars, fuis ces murs aveugles,
Ton génie est un aigle en cage étouffé,
La ville lointaine où brûlent les beffrois… »

Mais il montra la rivière endormie,
Les noyers lourds, les chemins de terreur :
« Comment quitter ces ombres qui me parlent ?
Mon âme est sœur des pierres et des pleurs. »

Les ans passèrent comme feuilles mortes.
Clémence, un jour, ne vint plus à l’atelier.
Son teint de cire effaçait les aurores,
Ses pas tremblaient comme barques en janvier.

Florent alors, forçant toutes les portes,
La trouva pâle au lit des agonisants,
Un mal obscur rongeant ses nuits d’opale,
Ses mains déjà pareilles à des absences.

« Guéris-moi », dit-elle en touchant ses lèvres,
« Toi qui sais faire vivre le bois durci,
Donne à mon sang la force des racines,
Fais de mon corps un chêne épanoui ! »

Il erra trois nuits sur les collines noires,
Interrogeant le vent, les sources, les loups,
Jusqu’à l’aube où, dans un creux de roches,
Une voix monta du fond des temps dissous :

« Ce qui se donne ne peut être repris,
L’art véritable exige un sang pur,
Offre tes mains, ces voleuses de fièvres,
Et ton génie partira avec eux. »

De retour au lit où Clémence agonise,
Il prit ses outils pour un dernier dessein :
Sculpter sa vie en un seul éclat d’âme,
Transformer l’adieu en éternelle étreinte.

Ses ciseaux dansèrent jusqu’à l’aube blême,
Le copeau rouge et or coula comme un pleur,
Et quand le jour mordit l’horizon pâle,
Dans ses bras morts il serrait un cœur de tilleul.

Clémence ouvrit les yeux à l’aurore,
Sentant en elle un printemps inconnu,
Mais ne vit plus qu’un amas de limailles
Et des outils rouillés… L’artisan perdu.

Elle courut aux portes du village,
Cherchant partout la trace des pas fous,
Mais seul le vent portait une mélodie :
Un air sculpté dans les branches des houx.

Maintenant, quand tombent les brumes d’automne,
On dit qu’un spectre aux mains de lumière froide
Erre dans les bois, taillant sans relâche
Des cœurs de bois pour les offrir au vide.

Et Clémence, chaque nuit de grand calme,
Dépose au seuil de l’atelier muet
Un bol de lait où nagent des étoiles,
Attendant en vain que l’ombre lui rende
Ce qui fut pris par l’amour et l’exil :
Le droit terrible de survivre à son ciel.

« `

Le dernier crépuscule de Florent nous rappelle que l’art véritable exige un sacrifice, une part de soi-même offerte à l’éternité. Que reste-t-il de nous lorsque nous donnons tout pour ce que nous aimons ? Cette poésie nous invite à réfléchir sur le prix de la création, la fragilité de l’existence et l’écho infini de nos choix dans le silence des âges.
Art| Sacrifice| Amour| Solitude| Artisanat| Poésie Française| Émotions| Nature| Légende| Créativité| Poésie Sur Lart Et Le Sacrifice| Exil| Vers Libres Avec Musicalité Et Élégance| Poignante| Un Artiste Incompris
Auteur: Jean J. pour unpoeme.fr

💖 Soutenez notre travail ! 💖

Si nos poèmes et histoires ont touché votre cœur et apporté un peu de lumière à votre journée, nous vous invitons à soutenir notre projet, chaque don, même modeste, nous aide à continuer à créer et partager ces moments de douceur, de réflexion et d'émotion avec vous.
Ensemble, nous pouvons faire grandir cet espace dédié à la poésie et aux histoires, pour qu’il reste accessible à tous.

Merci de tout cœur pour votre générosité et votre soutien précieux. 🌟

➡️ Faites un don ici

Laisser un commentaire

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici