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Le Dernier Sillon

La poésie a ce pouvoir unique d’immortaliser les âmes et les instants oubliés. L’Homme et la Terre raconte le combat silencieux d’un homme contre le temps et la fatalité, où chaque vers résonne comme un écho du passé. Une ode à la mémoire, à la terre et aux fantômes qui l’habitent.

L’Homme et la Terre – Poème tragique sur le destin et la mémoire

Chant I: L’Homme et la Terre

Le ciel, lourd de fureur, déchirait son manteau,
Sous les colères d’août, la campagne engourdie
Voyait courir l’éclair, messager du chaos,
Et le vent mordait l’âme où germait l’incendie.

Il avançait, courbé, tel un chêne foudroyé,
Ses mains creusant le sol comme un rempart fragile.
Étienne — nom perdu dans l’écho des hameaux —
Labourant son lopin d’argile et de débris.

Le temps, ce vieux complice, avait rougi ses tempes,
Sculpté son front de rides, éteint l’éclat des yeux.
Depuis que Marguerite, au verger de septembre,
Avait clos ses vingt ans sous les pommiers frileux,

Il parlait à la terre, aux nuages voraces,
À l’ombre de l’étable où râlaient les boufs las.
«. »

Chant II: Les Heures Mortes

Le soir, quand le corbeau criait sa prophétie,
Il gravissait la côte où veillait un vieux chêne,
Témoin de ses sermons, de ses nuits de folie,
Quand il appelait l’aube d’une voix incertaine.

Là, parmi les genêts aux parfums de regret,
Il écoutait gronder les souvenirs éteints :
Les rires de son fils, noyé dans le gué traître,
Les sanglots de sa femme emportés par le thym.

« Le ruisseau dit ton nom, Lucien, quand il s’égare…
Et le vent dans les foins murmure « Jeanne » parfois.
Mais moi, je n’entends plus que l’heure qui s’égrène,
Comme un grain après l’autre au fond du sablier froid. »

L’orage approchait, bête avide et sans entrailles,
Rongeant l’horizon noir de ses dents de clarté.
Sous le premier roulement, il sentit ses entrailles
Se tordre : « C’est trop tard. Le ciel m’a rejeté. »

Chant III: L’Ombre sur le Chemin

La pluie tomba, d’abord en lames hésitantes,
Puis en torrents rageurs dévorant le sentier.
Il courut vers la grange, oubliant ses semences,
Mais une forme obscure barra son escalier.

«?
— Je suis celle qui vient lorsque plus rien n’éclaire,
Lorsque le cœur se vide et que tremble la main. »

Il reconnut son souffle — odeur de terre humide —
Et ce regard sans vie où nageait l’infini.
« Tu m’as pris Jeanne et Lucien. Prends-moi donc, maudite !
— Non. Ton heure est proche, mais ton choix l’a banni. »

Elle désigna l’est, vers la lande sans âge
Où gisait, sous les ronces, un cadran solaire fêlé.
« Vois comme l’aiguille fuit, indifférente à l’âge.
Ta peine est un vain mot pour l’éternel gelé. »

Chant IV: Le Dialogue des Ruines

Il tomba à genoux, saisit une motte noire,
La réduisit en poudre entre ses doigts noueux :
« J’ai cru que la sueur lavait toute mémoire,
Que l’aurore viendrait sécher mes cieux pieux.

Mais le soleil s’est fait complice de la cendre,
Chaque été m’a volé un fragment de demain.
Regarde ces sillons : ils ne savent que tendre
Vers un automne amer où je n’aurai plus faim. »

L’ombre effleura son front d’un geste presque tendre :
«?
La terre boit les pleurs, le temps est assoupi. »

Un ébranlement sourd traversa la colline —
Le vieux chêne, frappé, craqua dans son effort.
Étienne vit choir, lentement, son racine,
Comme tombe un empire ou meurt un roi sans port.

Chant V: L’Effacement

Quand vint l’aube aux doigts gris, glaciale et muette,
On trouva le corps nu, roulé contre un fossé,
Les yeux grands ouverts sur la nue inquiète,
La bouche pleine de boue et de temps amassé.

Le champ qu’il cultivait — ce linceul de poussière —
Vit germer des chardons, des ronces au venin vert.
Le cadran solaire, sous les mousses premières,
S’enfonça dans le sol comme un cœur découvert.

Quant à l’ombre, elle erre encor par les vallées,
S’attardant au seuil des granges délabrées,
Murmurant aux épis mûrs : « Tout est écrit d’avance.
La mélancolie n’est que l’envers de l’absence. »

Et quand la nuit s’étend, lourde de sorts anciens,
On dit qu’un soc résonne en la plaine déserte —
Écho d’un dernier sillon creusé pour ne rien naître,
Où dort un homme seul que nul printemps ne hante.

Merci d’avoir plongé dans cet univers lyrique et poignant. Que L’Homme et la Terre vous invite à méditer sur la fragilité du temps et la trace que nous laissons. N’hésitez pas à partager vos impressions et à explorer d’autres poèmes chargés d’émotions.

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