back to top

Utilisation des poèmes : Tous les poèmes de unpoeme.fr sont libres de droits et 100% uniques "sauf catégorie poésie classique" .

Vous pouvez les utiliser pour vos projets, écoles, affichages, etc., en mentionnant simplement notre site.

⚠️ Les poèmes soumis par nos lecteurs qui souhaitent en limiter l'usage auront une mention spécifique à la fin. En l’absence de cette mention, considérez-les comme libres de droits pour votre usage personnel ou professionnel.

Profitez-en !

Partagez votre talent avec nous ! ✨ Envoyez vos poèmes et histoires via ou utilisez ce formulaire.
Tous les styles sont bienvenus, tant que vous évitez les sujets sensibles. À vos plumes !
Article précédent

Le Désert des Retours Impossibles

Plongez dans ‘Le Désert des Retours Impossibles’, un poème poignant qui explore les méandres de la culpabilité, de l’amour inachevé et de la quête de rédemption. À travers les pas d’un soldat épuisé, parcourant un désert symbolique, découvrez une histoire où chaque grain de sable murmure les échos d’un passé douloureux et d’un avenir incertain.
« `

Le Désert des Retours Impossibles

Le soldat éreinté, drapé dans son manteau,
Cheminait sans repos sous les feux du sirocco,
Ses yeux creusés par l’ombre et les lointains combats,
Portaient le deuil muet des espoirs engloutis.
Le sable, océan fauve où germe l’amertume,
Étirait devant lui son linceul de brume,
Et le vent, chien fidèle aux morsures de sel,
Râclait les souvenirs enfouis sous la chair.

Il avançait, courbé par le poids des absences,
Son âme, exsangue étui vidé de ses essences,
Traînant comme un boulet le remords tenace
D’avoir survécu seul au fracas des soldats.
Ses mains, jadis outils de violence obscure,
S’agrippaient à un sac de cuir rongé d’injures :
Là dormait, plié tel un secret maudit,
Un pli scellé de cire où son destin gisait.

La missive, promise à des lèvres chéries,
Avait traversé l’enfer des geôles flétries,
Miraculeux papyrus que le sang n’avait
Ni corrompu ni pris pour linceul indiscret.
Mais le guerrier, muré dans sa pudeur de glace,
Craignait plus que la mort les mots qu’il lui fallait
Dévoiler à celle dont les nocturnes rêves
Avaient tissé son cœur pendant les nuits sans trêve.

Les mirages, danseurs perfides du désert,
Lui montraient son village en reflet inversé :
Les puits y buvaient l’homme, les tours penchaient vers l’ombre,
Et son amour lointain, spectrale dans son antre,
Tendait des bras de brume où fondaient les regrets.
« Ô toi qui fis de moi ton fragile alphabet,
Ne vois-tu pas qu’enfin je reviens, ombre vaine,
Rapporter à ton seuil l’aurore et son haleine ? »

Mais le sable mouvant, sournois et patient,
Engloutissait les cris de son éloquence morte,
Et chaque pas creusait un peu plus le tombeau
Où germait la folie en ronces de flambeau.
Un soir où le soleil saignait sur les dunes,
Il vit jaillir du néant les formes incongrues
D’un caravansérail aux murs de pisé blond
Où vibrait un écho de rires d’autrefois.

Sous l’auvent de roseaux, une femme immobile
Filait l’or éphémère des heures inutiles.
Son visage, sculpté dans l’ambre du couchant,
Portait les traits aimés qui hantaient son tourment.
« Enfin ! » cria son âme en lacérant ses voiles,
Mais ses lèvres de craie et ses genoux de boise
Refusèrent l’élan vers ce bonheur miroir :
Il chut, corps disloqué, pantin sans vouloir.

Elle vint, sans hâte, ombre aux pieds nacrés de poussière,
Et pencha sur son front sa chevelure altière :
« Pourquoi m’offrir, soldat, ce visage durci
Quand ton cœur sait si bien qu’en ce lieu je suis
Depuis l’heure où ton glaive a tranché nos promesses,
Depuis que ton silence a scellé nos adieux ?
Tu portes dans tes mains la cendre de nos vœux. »

Alors, doigts tremblotants déchirant la couture,
Il lui tendit la lettre où sa tendre blessure
Avait noirci le papier de ses pleurs secrets :
« Prends ce dernier soupir de mes lèvres muettes,
Toi qui fus mon printemps en hiver permanent.
Lis, et que ton pardon lave ce cœur rampant. »

Elle déplia l’âme enfermée en ces lignes,
Et ses yeux, deux ruisseaux où nageait l’amertume,
Déchiffrèrent l’aveu qui dans l’encre se tord :
« Si tu reçois ces mots, c’est que je suis déjà mort.
J’ai fui, lâche, un combat où mes frères tombaient,
Préférant à l’honneur le souffle qui m’étreint.
Mais pire que la honte est l’amour qui m’oblige
À mendier l’oubli pour cet acte indigne. »

Un silence éternel pesa sur le désert.
La femme, lentement, devint sable et lumière,
Et le vent emporta les mots impardonnés
Vers les cieux où roulait le disque condamné.
Le soldat, comprenant que son unique asile
N’était qu’un leurre ancien forgé par son exile,
S’effondra, buvant l’infini salin
Tandis que s’évadait son ultime destin.

Au matin, il n’était qu’une dune anonyme,
Où gisait, prisonnier d’une ironie sublime,
Le pli ouvert, mangé par les lèvres du vent,
Et le désert chantait son hymme triomphant :
« Je suis le seul amant qui jamais ne trépasse,
Le gardien des serments perdus dans mes espaces.
Tout homme qui me brave emporte dans ses flancs
La graine de l’oubli dont je nourris mes champs. »

L’astre, témoin muet de cette tragédie,
Enroula dans ses feux la scène accomplie,
Et sur le monde entier, morne et prédestiné,
Couvrit d’un linceul d’or le héros profané.

« `

Ce poème nous rappelle que parfois, les déserts que nous traversons ne sont pas faits de sable, mais des regrets et des silences qui nous hantent. Il nous invite à réfléchir sur nos propres retours impossibles, sur les mots non dits et les choix qui façonnent nos vies. Et si, au bout du voyage, il ne reste que l’écho de nos erreurs, peut-être pouvons-nous encore trouver une forme de paix dans l’acceptation de notre humanité fragile.
Désert| Guerre| Amour| Regret| Rédemption| Solitude| Mémoire| Poésie Symbolique| Poème Sur La Guerre Et Lamour| Alexandrins Classiques| Mélancolique| Un Soldat Revenant Du Front
Auteur: Jean J. pour unpoeme.fr

💖 Soutenez notre travail ! 💖

Si nos poèmes et histoires ont touché votre cœur et apporté un peu de lumière à votre journée, nous vous invitons à soutenir notre projet, chaque don, même modeste, nous aide à continuer à créer et partager ces moments de douceur, de réflexion et d'émotion avec vous.
Ensemble, nous pouvons faire grandir cet espace dédié à la poésie et aux histoires, pour qu’il reste accessible à tous.

Merci de tout cœur pour votre générosité et votre soutien précieux. 🌟

➡️ Faites un don ici

Laisser un commentaire

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici