Utilisation des poèmes : Tous les poèmes de unpoeme.fr sont libres de droits et 100% uniques "sauf catégorie poésie classique" .
Vous pouvez les utiliser pour vos projets, écoles, affichages, etc., en mentionnant simplement notre site.
⚠️ Les poèmes soumis par nos lecteurs qui souhaitent en limiter l'usage auront une mention spécifique à la fin. En l’absence de cette mention, considérez-les comme libres de droits pour votre usage personnel ou professionnel.
Profitez-en !
Le Fromage
Le poème ‘Le Fromage’ de Marc-Antoine de Saint-Amant est une ode humoristique et joyeuse à la gastronomie française. Écrit au 17ᵉ siècle, ce poème célèbre la richesse des produits du terroir, tout en exprimant une profonde affection pour la tradition culinaire. À travers ses vers, l’auteur évoque les plaisirs simples et la convivialité autour de la dégustation du fromage, faisant de cette œuvre un classique de la poésie gastronomique.
Assis sur le bord d’un chantier Avec des gens de mon métier, C’est-à-dire avec une troupe Qui ne jure que par la coupe, Je m’écrie, en lâchant un rot : Béni soit l’excellent Bilot ! Il nous a donné un fromage A qui l’on doit bien rendre hommage. Ô Dieu ! quel manger précieux ! Quel goût rare et délicieux ! Qu’au prix de lui ma fantaisie Incague la sainte Ambroisie ! Ô doux Cotignac de Bacchus ! Fromage, que tu vaux d’écus ! Je veux que ta seule mémoire Me provoque à jamais à boire. A genoux, enfants débauchés, Chers confidents de mes péchés, Sus ! qu’à pleins gosiers on s’écrie Béni soit le terroir de Brie ; Béni soit son plaisant aspect, Qu’on n’en parle qu’avec respect, Que ses fertiles pâturages Soient à jamais exempts d’orages ; Que Flore avec ses beaux atours, Exerçant mille amoureux tours Sur une immortelle verdure, Malgré la barbare froidure Au visage morne et glacé, Y tienne à jamais enlacé Entre ses bras plus blancs qu’albâtre Le gai printemps qui l’idolâtre ? Que, comme autrefois, Apollon Délaisse torche et violon, Et s’en vienne dans ces prairies Dans ces grandes plaines fleuries, Garder en guise de vacher Un troupeau qui nous est si cher Et dont la mammelle féconde Fournit du lait à tout le monde. Mais je veux l’encharger aussi Qu’il s’en prenne plus de souci, Il faut qu’un jour il s’y remette, Qu’il ne fit de celui d’Admette Lors que le patron des matois, Portant cinq crocs au lieu de doigts, Qui faisaient le saut de la carpe Joua sur ses boeufs de la harpe, Et le laissa sous un ormeau Flûter son saoul d’un chalumeau Que jadis l’amoureux martyre Fit entonner au grand satyre. […]
À travers ‘Le Fromage’, Marc-Antoine de Saint-Amant nous invite à apprécier les délices de notre patrimoine culinaire. Explorez davantage les œuvres de cet auteur et laissez-vous tenter par d’autres trésors poétiques qui célèbrent les plaisirs de la vie.