Utilisation des poèmes : Tous les poèmes de unpoeme.fr sont libres de droits et 100% uniques "sauf catégorie poésie classique" .
Vous pouvez les utiliser pour vos projets, écoles, affichages, etc., en mentionnant simplement notre site.
⚠️ Les poèmes soumis par nos lecteurs qui souhaitent en limiter l'usage auront une mention spécifique à la fin. En l’absence de cette mention, considérez-les comme libres de droits pour votre usage personnel ou professionnel.
Profitez-en !
Le Grenier
Le Grenier de Pierre-Jean de Béranger est une ode à la jeunesse, un retour émouvant à un passé révolu plein de rires, d’amour et de camaraderie. Écrit en 1843, ce poème capture l’essence des années insouciantes, où chaque coin du grenier résonne de souvenirs heureux. À travers ses vers, Béranger nous invite à revivre ces instants précieux et à réfléchir sur le passage inexorable du temps.
Je viens revoir l’asile où ma jeunesse De la misère a subi les leçons. J’avais vingt-ans, une folle maîtresse, De francs amis et l’amour des chansons. Bravant le monde et les sots et les sages, Sans avenir, riche de mon printemps, Leste et joyeux je montais six étages. Dans un grenier qu’on est bien à vingt ans ! C’est un grenier, point ne veux qu’on l’ignore. Là fut mon lit bien chétif et bien dur ; Là fut ma table ; et je retrouve encore Trois pieds d’un vers charbonnés sur le mur. Apparaissez, plaisirs de mon bel âge, Que d’un coup d’aile a fustigés le Temps. Vingt fois pour vous j’ai mis ma montre en gage. Dans un grenier qu’on est bien à vingt ans ! Lisette ici doit surtout apparaître, Vive, jolie, avec un frais chapeau Déjà sa main à l’étroite fenêtre Suspend son schall en guise de rideau. Sa robe aussi va parer ma couchette ; Respecte, Amour, ses plis longs et flottants. J’ai su depuis qui payait sa toilette. Dans un grenier qu’on est bien à vingt ans ! À table un jour, jour de grande richesse, De mes amis les voix brillaient en choeur, Quand jusqu’ici monte un cri d’allégresse. À Marengo Bonaparte est vainqueur ! Le canon gronde ; un autre chant commence ; Nous célébrons tant de faits éclatants. Les rois jamais n’envahiront la France. Dans un grenier qu’on est bien à vingt ans ! Quittons ce toit où ma raison s’enivre. Oh ! qu’ils sont loin ces jours si regrettés ! J’échangerais ce qu’il me reste à vivre Contre un des mois qu’ici Dieu m’a comptés. Pour rêver gloire, amour, plaisir, folie, Pour dépenser sa vie en peu d’instants, D’un long espoir pour la voir embellie, Dans un grenier qu’on est bien à vingt ans ! Extrait de: Toutes les chansons de Béranger (1843)
La nostalgie qui émane de ‘Le Grenier’ nous pousse à réfléchir sur notre propre jeunesse et les moments précieux que nous avons vécus. Ne manquez pas l’occasion de découvrir d’autres œuvres de Béranger et de partager vos pensées sur ce poème émouvant.