Le poème ‘Le Huitième Jour’ de Wafaa Lamrani nous plonge dans une réflexion profonde sur la solitude et l’identité. Écrite avec une sensibilité unique, cette œuvre aborde des thèmes universels à travers le prisme de la féminité et de l’insoumission. Dans un contexte où la voix des femmes est souvent étouffée, Lamrani se démarque par son audace et sa profondeur émotionnelle. Ce poème résonne particulièrement dans notre époque contemporaine, où les questions d’appartenance et de désir d’authenticité sont plus que jamais d’actualité.
. Racine Je suis née d’un sentiment non comme l’amour, non comme la haine, mais qui souvent ressemble à de l’orgueil. On ne m’a pas voulue, mais je suis venue. Je suis sortie de force, quand moi je l’ai désiré. Avant le commencement, j’ai intégré l’insoumission. J’ai déclaré que l’époque et moi étions deux parts tranchées par l’exil Que le temps et moi sommes à jamais deux temps . Genèse Dans le regard intérieur j’inaugure ma genèse Je m’étends dans plus étroit que le chas de l’aiguille C’est en pénétrant dans l’essence que je me vêts Le fond du vent n’est ni syrien ni marocain Ainsi je vais sans que le départ m’emporte sans que la traversée m’échappe ou que même m’ensevelisse l’arrivée . Corps Chaque fois que la voix du corps entre en transe la féminité de la sagesse mûrit et se recouvre de fleurs en des sites de pudeur rêveuse Je presse le pas vers le désir . Amour Mon jeune cœur libre je l’ai suspendu aux cimes atlassiques car les hyènes putrides ont pour habitude de dévaler alors que l’ascension les affecte de nausée, de vertige Mon cœur est une rose ardente de parfums mais celui qui la coupe n’a pas d’odorat . Sémiologie Je viens de la bourrasque d’un temps qui tarde à venir Jç contrôle la distillation des secondes et les verse pour sceller une vie où les départs se bousculent . Saignée La solitude des soirées me délite ronge mon désir et me jette comme une escarbille à la clarté fugitive . Routine Si un sens si une couleur si seulement un jour sans le courrier du lundi le train du mardi la lessive du mercredi la réunion du jeudi l’ennui du vendredi la solitude du samedi la pesanteur du dimanche Ah les dimanches après-midi ! Si un visage au lieu d’un autre un numéro au lieu d’un autre une vie au lieu de cette vie un temps au lieu de ce temps un soleil au lieu de ce soleil une terre au lieu de cette terre un air qui soit vraiment de l’air Je suis lasse de ce qui m’entoure de moi-même, le tout et la partie Je suis lasse d’être la muse des poètes, de la terre qui n’est pas à ma hauteur, et du ciel Je suis lasse du collègue qui médit de la rue qui m’agresse de mon frère qui s’enquiert de tous sauf de moi Je suis lasse de ma demeure et de mon temps de la lassitude et de moi-même Je refuse tout et suis même lasse du refus Si seulement un jour une couleur un sens… . Bourgeon Que dit la sagesse du corps ? « La solitude est plus peuplée que l’ennui plus sensible que la pierre » C’est pourquoi je me donne le huitième jour afin que la lettre me sème et que je devienne sa jumelle afin que la mort me restitue la parole et que je guérisse
À travers ‘Le Huitième Jour’, Wafaa Lamrani invite les lecteurs à explorer leurs propres luttes intérieures. Que ce poème vous inspire à réfléchir sur votre propre identité et vos émotions. N’hésitez pas à partager vos pensées et à découvrir d’autres œuvres de cet auteur captivant.