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Le Luth et l’Abîme

Plongez dans ‘Le Luth et l’Abîme’, un poème envoûtant qui explore les profondeurs de l’amour, de la musique et de la résistance face aux forces cosmiques. À travers des images puissantes et des émotions intenses, ce texte vous transporte dans un univers où l’homme et l’abîme se rencontrent, où les accords d’un luth vieux résonnent avec les échos de l’éternité.
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Le Luth et l’Abîme

Au bord des flots hurlants où se brisent les astres,
Un homme, spectre errant, foulait l’arène amère,
Portant comme un fardeau les lambeaux d’un luth vieux
Dont les cordes vibraient au souffle des aïeux.
Son nom ? Nul ne savait. Les tempêtes voraces
Avaient rongé l’orgueil de ses jeunes audaces,
Mais dans son œil brûlait un feu sombre et dansant
Où palpitait l’écho d’un amour renaissant.

Il venait de cités que la cendre dévore,
Des chemins où la faim danse avec les tambours,
Cherchant au creux des nuits, sous les constellations,
L’âme sœur qui jadis peupla ses visions.
Car il avait juré, sur les lèvres du vent,
De ne jamais ployer son cœur de conquérant,
Et d’offrir à la mer, pour unique prière,
Un chant plus pur que l’eau, plus fort que la lumière.

Un soir où l’océan, tel un fauve enchaîné,
Léchait d’un air rusé les rochers consternés,
Une voix surgit, proche et pourtant infinie,
Mêlée au clair de lune éventrant l’insomnie :
« Ô toi dont les doigts froids étreignent la douleur,
Viens peupler de sanglots les grottes de mon cœur !
Je suis l’ombre qui veille au lit des morts sublimes,
L’ultime accord rêvé par les luths unanimes. »

C’était elle. Céleste, enfant des embruns fous,
Dont les cheveux d’argent liaient le ciel aux gouffres,
Fille de l’onde et du désir inassouvi,
Née du cri d’un astre à l’aube englouti.
Ses yeux, deux profondeurs où naufragent les braises,
Fixèrent le musicien pris dans leur marée :
« Depuis l’heure où ton luth, sur la grève échoué,
A gémi mon prénom que les rafales jouent,

Je hante chaque écume, et chaque grain de sel
Porte la soif de ton archet vers mon appel.
Jure, ô passant, jure par les pleurs de la nue
Que ton âme à la mienne à jamais sera nue,
Et je te donnerai les royaumes flottants
Où les accords divins dansent avec le temps. »
Il jura. L’infini trembla dans les abysses.
Leurs mains, couple d’oiseaux, frôlèrent les précipices.

Alors commença l’âge où, prince des récifs,
Il dompta les typhons en sculptant des motifs
D’écume et de désir sur la peau des nuages.
Les sirènes, jalouses, étouffaient leurs rages
En voyant Céleste, en robe de clair-obscur,
Boire les vibrations de ce luth si pur
Que les baleines, lentes, aux portes des villages,
Pleuraient des soirs entiers sous les doux esclavages.

Mais les dieux marins, froids dans leur cour de corail,
Guettaient cet amour vif pareil à un défi.
« Qu’un mortel ose aimer notre sœur éternelle ?
Que l’Olympe des flots courbe l’échine devant elle ?
Non ! Ourdissons l’orage où se brisera
Ce cœur trop fier d’avoir touché notre chimère. »

Un matin où la brume étouffait les clameurs,
Céleste, enlacée aux songes du dormeur,
Sentit naître en son sein une angoisse indicible :
« Écoute : les tritons ont sonné l’impossible.
Fuis ! L’océan se lace en un linceul de deuil.
Garde ce diamant où dort notre orgueil :
Si l’abîme me prend, brise-le sur la pierre,
Et cherche en son éclat ma présence première. »

Il rit, croyant à quelque épouvante d’enfant,
Bercé par la douceur des mensonges du vent.
« Quel danger pourrait rompre un serment si farouche ?
Notre amour est plus haut que les colères sourdes.
Viens : je veux composer sur ta chair d’hypocras
L’hymne qui fera taire à jamais les combats. »

Mais déjà l’horizon, tel un poing qui se serre,
Écrasait le soleil sous des ongles de fer.
Les vagues, chevauchant des monstres de limon,
Montaient à l’assaut du fragile donjon
Où les deux amants fous, perdus dans leur cantique,
N’entendaient plus gronder le destin tyrannique.

Soudain, foudre et fracas ! Le ciel se déchira.
Céleste, pâle, cria : « Les dieux m’ont condamnée !
Cours ! Sauve ton luth, frère des ultimes notes !
Je ne suis qu’un mirage où dansaient tes sanglots. »

Il voulut la saisir, mais ses bras éperdus
Ne rencontrèrent qu’air et râles confondus.
Elle, déjà, n’était qu’une écume qui lutte,
Qu’un reflet avalé par la gueuse brute.
Le diamant tomba, lourd de tous leurs adieux,
Dans le gouffre hurlant qui dévore les dieux.

Alors, le vagabond, ivre de deuil cosmique,
Brandit son luth comme un glaive mélancolique,
Et frappa le rocher où gisait leur serment.
Le cristal explosa en mille étincelles d’âme
Où dansait, éphémère, une forme de femme
Qui lui tendit les bras avant de s’effacer…

Depuis, par les hivers où la vague se cabre,
On entend une plainte au large de Calabre :
C’est lui, l’éternel veuf des songes éclatés,
Qui joue pour les noyés et les infortunés
Le chant qui scelle en lui sa douleur immortelle –
Et la mer répond en rugissant : « C’est elle ! »

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Ce poème nous rappelle que l’amour et l’art transcendent les limites du temps et de l’espace, mais qu’ils sont aussi vulnérables aux caprices des dieux et des éléments. Il nous invite à réfléchir sur la fragilité de nos rêves et la puissance de nos passions, tout en nous laissant avec une question : jusqu’où irions-nous pour préserver ce qui nous définit ?
Amour| Musique| Abîme| Mythe| Légende| Océan| Luth| Dieux| Passion| Éternité| Poème Mythologique Amour Et Musique| Rêve Et Réalité| Alexandrins Classiques| Épique| Un Musicien Vagabond
Auteur: Jean J. pour unpoeme.fr

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