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Le Mépris de la Vie et Consolation Contre la Mort

Le poème ‘Le Mépris de la Vie et Consolation Contre la Mort’ de Jean-Baptiste Chassignet est un chef-d’œuvre de la poésie du 16ᵉ siècle. Dans ces vers, l’auteur engage une profonde réflexion sur la nature éphémère de l’existence humaine, en utilisant des images évocatrices telles que des rivières, des flammes et des océans pour symboliser la fuite du temps et la vanité de la vie. Ce poème continue d’inspirer ceux qui cherchent à comprendre la condition humaine face à la mortalité.
V Assieds-toi sur le bord d’une ondante rivière, Tu la verras fluer d’un perpétuel cours, Et flots sur flots roulant en mille et mille tours Décharger par les prés son humide carrière. Mais tu ne verras rien de cette onde première Qui naguère coulait; l’eau change tous les jours, Tous les jours elle passe et la nommons toujours Même fleuve et même eau, d’une même manière. Ainsi l’homme varie et ne sera demain Telle comme aujourd’hui du pauvre corps humain La force que le temps abbrévie ‘ et consomme. Le nom sans varier nous suit jusqu’au trépas Et combien qu’ aujourd’hui celui ne sois pas* Qui vivais hier passé, toujours même on me nomme. XL Notre vie est semblable à la lampe enfumée, Aux uns le vent la fait couler soudainement, Aux autres il l’éteint d’un subit soufflement Quand elle est seulement à demi allumée, Aux autres elle luit jusqu’au bout consumée, Mais, en fin, sa clarté cause son brûlement : Plus longuement elle art *, plus se va consumant, Et sa faible lueur ressemble à sa fumée. Même son dernier feu est son dernier coton Et sa dernière humeur que le trépas glouton Par divers intervalle ou tôt ou tard consume. Ainsi naître et mourir aux hommes ce n’est qu’un Et le flambeau vital qui tout le monde allume, Ou plus tôt ou plus tard, s’éloigne d’un chacun. LIII L’enfance n’est sinon * qu’une stérile fleur, La jeunesse qu’ardeur d’une fumière vaine, Virilité qu’ennui, que labeur, et que peine, Vieillesse que chagrin, repentance, et douleur; Nos jeux que déplaisirs, nos bonheurs que malheur, Nos trésors et nos biens que tourment et que gêne, Nos libertés que lacs % que prisons, et que chaîne, Notre aise que malaise et notre ris que pleur; Passer d’un âge à l’autre est s’en aller au change D’un bien plus petit mal en un mal plus étrange Qui nous pousse en un lieu d’où personne ne sort. Notre vie est semblable à la mer vagabonde Où le flot suit le flot et l’onde pousse l’onde, Surgissant à la fin au havre de la mort. LIX Cet océan battu de tempête et d’orage Me venant à dédain et le dévoiement De mon faible estomac prompt au vomissement Me faisait déjà perdre et couleur et courage, Quand, pour me délivrer des périls du naufrage, D’un plus petit bateau je passai vitement Dans un vaisseau plus grand, tenant assurément Que plus sûr et gaillard je viendrais au rivage. Mais las ! ce sont toujours les mêmes cours des vents, Toujours les mêmes flots qui se vont élevant, Toujours la même mer qui me trouble et moleste. Ô mort! si tu ne prends ma requête à dédain, Tire-moi des hasards de tant d’écueil mondain, Repoussant mon esquif dedans le port céleste. LXV L’enfance incontinent meurt devant la jeunesse, L’adolescence fait la jeunesse mourir, La virilité fait au monument courir L’âge d’adolescence où l’amour nous oppresse, La virilité cède à la morne vieillesse, La mort fait le surgeon de vieillesse tarir, Le jour du lendemain le jourd’hui fait périr, Tant la fuite du temps et la suite se presse. Que souhaitons-nous donc, de nos jours périssants Le trépas importun poussant et repoussant Notre âge de l’épaule ? Hommes peu sociables, Nous courons du présent vers le temps à venir Et, roulant en nos cœurs comme monceaux de sables, Ne pouvons en lieu sûr sûrement nous tenir. LCVIII Qu’est-ce de votre vie ? une bouteille ‘ molle Qui s’enfle dessus l’eau quand le ciel fait pleuvoir Et se perd aussitôt comme elle se fait voir, S’entre-brisant à l’heurt d’une moindre bricole ; Qu’est-ce de votre vie? un mensonge frivole Qui sous ombre du vrai nous vient à décevoir, Un songe qui n’a plus ni force ni pouvoir Lorsque l’œil au réveil sa paupière décolle. Qu’est-ce de votre vie? un tourbillon rouant* De fumières à flots gris parmi l’air se jouant Qui passe plus souvent que la foudre meurtrière. Puis vous négligerez dorénavant le bien Durable et permanent pour un point qui n’est rien Qu’une confie, un mensonge, un songe, une fumière. CXXV Mortel, pense quel est dessous la couverture D’un charnier mortuaire un corps mangé de vers, Décharné, dénervé « , où les os découverts, Dépoulpés, dénoués, délaissent leur jointure; Ici Tune des mains tombe de pourriture, Les yeux d’autre côté détournés * à l’envers Se distillent en glaire, et les muscles divers Servent aux vers goulus d’ordinaire pâture; Le ventre déchiré cornant de puanteur Infede l’air voisin de mauvaise senteur Et le nez mi-rongé difforme le visage; Puis, connaissant l’état de ta fragilité, Fonde en Dieu seulement, estimant vanité Tout ce qui ne te rend plus savant et plus sage.
À travers cette œuvre, Chassignet nous pousse à contempler notre existence et à accepter la fugacité de la vie. Nous vous encourageons à revisiter d’autres poèmes de cet auteur et à partager vos réflexions sur cette exploration poignante de la mortalité.

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