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Le Mort N° 18

‘Le Mort N° 18’ de Mahmoud Darwich est un poème puissant qui explore la douleur du souvenir et la beauté fugace de l’amour. Écrite pendant une période troublée, cette œuvre illustre brillamment la façon dont la violence et la mort peuvent altérer à jamais le paysage émotionnel d’un individu. Comment le changement et la perte affectent-ils notre capacité à aimer ? C’est ce que Darwich nous invite à méditer à travers ses mots poignants.
L’oliveraie était verte, autrefois. Était… Et le ciel, Une forêt bleue… Était, mon amour. Qu’est-ce qui l’a ainsi changée ce soir ? * * * Ils ont stoppé le camion des ouvriers à un tournant. Calmes, Ils nous ont placé face à l’est… Calmes. * * * Mon coeur était un oiseau bleu, autrefois… Ô nid de mon amour. Et tes mouchoirs étaient chez moi, blancs. Étaient, mon amour. Qu’est-ce qui les a souillés ce soir ? Je ne sais, mon amour ! Ils ont stoppé le camion des ouvriers au milieu du chemin. Calmes, Ils nous ont placés face à l’est… Calmes. * * * Je te donnerai tout. L’ombre et la lumière, L’anneau des noces et tout ce que tu désires, Un jardin d’oliviers et de figuiers, Et la nuit, je te rendrai visite, comme à l’accoutumée. J’entrerai, en rêve, par la fenêtre… et je te lancerai une fleur de sambac. Et ne m’en veux pas si j’ai quelque retard. C’est qu’ils m’auront arrêté. L’oliveraie était toujours verte. Était, mon amour. Cinquante victimes L’ont changée en bassin rouge au couchant… Cinquante victimes, Mon amour… Ne m’en veux pas… Ils m’ont tué… Tué Et tué… Extrait de: La terre nous est étroite et autres poèmes (1966 – 1999), Gallimard, Poésie, 2000 (Traduction d’Abdellatif Laâbi)
Ce poème vous encourage à réfléchir sur la fragilité de la vie et la persistance des souvenirs. N’hésitez pas à plonger davantage dans l’œuvre de Mahmoud Darwich pour découvrir d’autres réflexions profondes sur l’amour et la souffrance.

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