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Le Parc

Daniel Biga, poète contemporain, nous invite à découvrir son œuvre ‘Le Parc’, où il explore les thèmes de la mémoire, des petites gens et de la nature. Écrit avec une profonde sensibilité, ce poème évoque un monde que nous avons perdu, rempli de personnages mémorables et d’une introspection sur notre société actuelle. À travers des images puissantes et émouvantes, Biga nous rappelle l’importance de ces vies simples mais significatives.
(extraits d’un provisoire titre)
Faisan loyal marchant en mon jardin m’honore ta présence tes pas prudents éveillant l’émotion : tu m’observes plus discrètement que je ne le fais – pourtant attentif à
ne pas t’effaroucher que tu ne me prennes pour un chasseur d’oiseaux ! un assassin d’harmonie: il ne faudrait surtout pas ni que ton cœur de volaille royale s’accélère
indignement effrayé ni que tu ne coures fol vainement pour échapper aux fanfares aux éclats aux balles aux plombs comme millions d’autres zanimauzumains pourchassés sonnez
tambours de paix du
Burundi : soyez zan tendus frères de transe : que vive l’Afrique
Ne cherchant pas à plaire
je déplais n’ayant pas lerche d’ambition
on m’ignore (peu m’importe la
Société des
Vaniteux;
aimant je suis zaimé)
comme je ne me mets pas en avant
on me refoule en arrière n’intimidant pas n’intriguant pas flattant guère on me reconnaît peu et ma compétence le vent l’emporte ;
vive le vent !
*
Quand le fracas des hommes s’apaise
on entre dans l’autre terre (plus vraie peut-être ?)
celle où ce qui ne se voit pas chez les hommes
devient visible audible voire palpable a une odeur une existence ainsi une feuille seule parmi des milliers se détache d’un chêne fait
[signe un insecte soudain se mue ange d’annonciation un souffle de vent dévoile quelque déité diurne (ou de nuit)
tout ici là sa place a espace permanence mouvement ce gravier s’avoue dolmen ce roc
Kilimandjaro deux flaques plus
[une mare
Grands
Lacs et un sourire fugace (une mèche ondulée) devient notre amour du
[jour (ou d’une vie) sûr: «il y a un autre monde » (André
Dhôtel) un murmure va citation parabole de sapience tout bois arbre de justice où chacun enfin peut entendre son cardiaque
[organe le glups ! d’un gardon sautant hors la rivière tiède se transforme koan zen (qu’importe si le poisson s’étouffe dans ce
[bouillon oxydé) loin du vacarme d’une armée de confusion on saisit la pensée d’un(e) simple plante saule ou roseau
chutes de glands dans l’eau ou sur la rive sont seules mitrailles cygne célibataire couple de canards brelan d’oies quinte fauvettes une foulque fuse chuinte un choucas chant de chaman
circulent oiseaux de l’air et « nul ne se soucie des hommes qu’il soit arbre ou oiseau » (Sara
Teasdale)
mais parfois au nœud du volcan au centre de l’ouragan mais parfois même dans le boucan des hommes je peux trouver le silence de moi-même
*
Qu’est devenu le petit peuple des mansardes qu’escaladait l’escalier
[de service mangeait fort rarement des truites à la mode de
Quand mais beaucoup plus souvent des raviolis-boîte
Monoprix estampille
[Forza s’arrosant largement au sous-picrate de soude
qu’est devenue
Concon qui gueulait-jurait (Peau lisse
Secours
[l’embarqua un jour qu’avec sa canne elle chargeait les zautos : on ne l’a jamais revue par ici) qu’est devenue l’infirmière sexagénaire corse emphysémateuse qui
[jusqu’au septième grimpait clope au bec arrimée
qu’est devenu le vieux monsieur tête chenue qui humblement dit à
[Brigitte combien ô qu’elle lui plaisait beaucoup !
qu’est devenu le petit peuple des campagnes le petit peuple des montagnes qu’avait si peu de picaillons la
Girardot qui picorait avec ses poules pionçait dans la paille près de ses vaches qu’est devenu jardinier
Mespièdre son bleu sa casquette sa musette son pied bot pas beau qu’est devenu
Trastour paysan du
Plateau et
Perrimond qui bossait à la scierie
Tante
Bertbe qui chiquait et crachait et sa sœur qui prisait qu’est devenu
Lombert plouc de la
Plaine
Cagnard chauffeur de car
Bellassis du bar-et-tabac et
Rodolphe le cantonnier qui louait ses biscottos que sont devenus modestes sujets humbles personnes
Gilberte la bonnc-à-rien-faire du
Docteur
Mademoiselle
Rorh la gouvernante du
Curé
Pompom le vaillant cheval
Lady chienne fidèle et tant de bêtes fatiguées : «… maintenant et à l’heure de notre mort ainsi-soit-il »
En cinquante ans j’ai vu mourir un monde et nul ni rien ne remplacera ces types ces bonnes femmes ces bêtes ces êtres disparus leur façon d’être de faire de dire de rire
pleurer hennir aboyer se taire fut unique et irremplaçable qu’est devenu le petit peuple des montagnes celui des campagnes – des baraques des masures des granges des terres sèches
où venait un si petit blé et des prairies trop pentues…
qu’est devenu le petit peuple des soupentes en ville ?
et
Carlo le berger qui gardait les brebis des zôtres
Martin le fossoyeur –
Pauvre
Martin pauvre misère chantait
Brassens – les petites gens zordinaires et zuniques je me souviens de tous ceux-là je me souviens de tout cela
Tîti le simplet
Toto le clodo
Bébert le manœuvre
Mouloud l’Africain – digne pauvreté n’était pas misère – et le paternel son béret basque sa bécane sa carriole galère plus lourde que lui
et
Milou qui bégayait en bavant le garde-champêtre unijambiste et
Mourré lui aussi tirait sa guibolle mais pas l’infatigable
Augustin le facteur des quatre-chemins qui sifflait «parce que ça lui donnait du courage… » – beaucoup avaient multicolores rubans en boutonnière -Michel l’artisan son
moignon de menuisier
Janot le maçon aux muscles de béton sans oublier
Monsieur
Pierre le patron qui ne se payait plus depuis six mois pour ne pas débaucher son vieil ouvrier son jeune apprenti…
qu’est devenu le petit peuple qu’avait pas d’actions ni d’options : sortie des artistes ? entrée des autistes !
En conclusion, ‘Le Parc’ de Daniel Biga nous pousse à réfléchir sur l’éphémérité de nos souvenirs et l’impact des vies ordinaires sur notre existence. N’hésitez pas à explorer davantage ses œuvres pour plonger plus profondément dans son univers poétique.
Auteur:Daniel Biga

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