Quand l’ombre du malheur obscurcit ton visage,
Et que l’espoir s’enfuit comme un oiseau blessé,
Je suis là, près de toi, pour braver l’orage,
Recueillant chaque pleur que le sort a versé.
Si le monde au dehors devient une tempête,
Si ton cœur se déchire aux ronces du chemin,
Pose ici, sans frayeur, ta douloureuse tête,
Car je suis ton refuge et je tiens ta main.
Je me fais forteresse et muraille de pierre,
Pour briser les assauts du destin rigoureux ;
Laisse couler en paix tes larmes sur la terre,
Je garderai pour nous la flamme au fond des yeux.
Tant que l’hiver mordra, je serai ton été,
Le phare inébranlable au milieu des récifs ;
Repose-toi sur moi, mon âme est ta clarté,
Jusqu’à ce que renaissent les jours décisifs.

