Dans la forêt paisible où les ombres dansent, un corbeau se pose, son plumage noir semblable à la nuit. Sa voix, douce raillerie, se mêle à la brise; il observe le monde avec un regard sage. L’histoire de ce maître corbeau, génie des mots, se tisse comme une légende, un murmure écho aux pensées de La Fontaine. Que nous enseigne encore cet artisan de la fable ? Écoutez, car les leçons se cachent là où l’on ne s’y attend pas.
Maître Corbeau, perché dans un chêne glorieux,
Fixe du regard un fromage savoureux.
La lumière du jour, tendre et caressante,
S’épanouit autour, l’instant est une offrande.
Sur le sol fleuri des promesses oubliées,
Un Renard rusé, l’air enjoué, s’est approché.
« Oh, Corbeau, quel plumage ! » dit-il avec aisance,
« Ta voix est comme un chant, une douce fragrance.
Rends-moi un peu de grâce, un morceau de tes sons,
Pour exalter mes mots, combler de mille dons.
Avec un air charmant, il ronge son verbe,
Attisant en l’esprit du Corbeau l’éger gerbe.
Le fauve séducteur, maître du langage,
Sait jouer des échos, manier le courrage.
Dans les trilles des mots, il tisse sa toile,
« Laisse-moi goûter à tes talents en étoile. »
Prisonnier de sa vanité, le Corbeau s’enflamme,
Un désir irrépressible embrase son âme.
Pour flatter cet appât, il prête son éclat,
En ouvrant le bec, il oublie le fracas.
Mais la croûte est tombée, et avec elle son rêve,
Le fromage s’est envolé, la ruse achevée.
Le Renard, souriant, emporte son trésor,
Le Corbeau, déconcerté, pleure son sort encore.
Retenons cette fable en écho à nos vies,
La flatterie peut être un poison, un pieux piège.
Évitez l’ouverture, méfiez-vous des cils,
Du charme des menteurs, des promesses futiles.
Maître Corbeau, à jamais sur son chêne,
Évoque une leçon devant l’humanité pleine:
Soyez prudent des mots qui peuvent séduire,
Car la sagesse s’amasse quand vient le rire.
N’oublions jamais que la vanité est un fardeau, fondé sur le vent, non sur des idéaux. Dans les récits du passé et les ombres d’hier, se cachent des vérités que l’on doit éclaircir avec soin. Le message du sage corbeau trouve écho également dans nos choix quotidiens, où la méfiance face à la flatterie peut préserver notre essence et notre chemin. Prenons garde aux belles paroles qui, comme le vent, peuvent nous éloigner du vrai trésor qui demeure en nous.
