Lorsque la Seine s’étire, caresse les rivages, un souffle doux s’élève, comme un soupir d’amour. Réminiscences des promesses murmurées sur le Pont Mirabeau, les frissons du passé dansent avec l’eau qui coule, éternelle et silencieuse. Apollinaire, avec son regard tendre et mélancolique, aurait sans doute saisi l’éclat fugace des sentiments, les joyaux du cœur se reflétant dans les flots. Dans la lumière d’un couchant doré, la mémoire s’éveille, prête à tisser des vers sur le fil du temps.
Les flots s’étirent sous nos pas, doux et apaisés,
Un murmure au-delà du rideau des âges.
Sur le Pont Mirabeau, l’écho des baisers
S’élève au ciel, tel un chant des sages.
Amour, beau trésor qui fût notre parfum,
S’évanouit aussi vite que le temps s’enfuit,
Les étoiles pleurent, sous un ciel incertain,
Le ruisseau des souvenirs où l’espoir conduit.
Qu’avons-nous rêvé dans l’ombre des nuits,
À l’abri des cœurs vibrants et incandescents ?
Enlacés, nous dansions sur le fil de la vie,
Des rires qui sombraient dans l’abîme du temps.
Et chaque vague qui roule, emportant l’instant,
Porte mon nom dans un monde éphémère,
O mon fragile amour, avec tant de fervent,
Je vois ton sourire dans la brise légère.
Le Pont Mirabeau, témoin humble et grand,
Des promesses murées dans la pierre vive,
Il a vu nos rêves, nos séparations,
Le souffle du cœur, l’essence qui dérive.
À l’aube de nos âges, un doux recommencement,
La vie s’épanouit comme une fleur en apesanteur,
Car au-delà des pleurs, des larmes et du vent,
Il reste la beauté, de cette tendre lueur.
Les émotions, telles des vagues, enflent et déclinent, pourtant, le Pont Mirabeau demeure, solide et intemporel. Chaque passage, chaque souvenir, tisse le fil fragile de nos existences. Apollinaire, par ses mots, nous rappelle que l’amour, véritable alchimie des âmes, peut transcender le temps et l’espace, nous offrant à chaque instant la possibilité d’écrire notre propre histoire, au gré des flots de la vie.