Quand l’abîme se creuse et voile ton aurore,
Que le poids du destin courbe ton front pâli,
Sache qu’auprès de toi, une flamme veille encore,
D’un amour absolu qui ne connaît l’oubli.
Je serai le rempart contre la pluie hostile,
L’abri silencieux où tu pourras guérir ;
Dans ce vaste tourment, je demeure ton île,
Le sol ferme et sacré qui ne peut pas périr.
Si ton souffle se perd dans la brume glacée,
Je te donnerai l’air de mes propres poumons ;
Je garderai l’espoir pour ton âme blessée,
Comme un soleil d’hiver sur la crête des monts.
N’aie crainte de tomber, car je suis ta structure,
Le pilier qui soutient la voûte de tes jours ;
Laisse-moi recoudre ta profonde déchirure
Avec le fil d’or pur de mes tendres secours.

