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Le Second Jour
Écrit par Guillaume Salluste Du Bartas, ‘Le Second Jour’ nous plonge dans une méditation sur la permanence de la matière et l’éphémère de la forme. Publié à une époque où les idées philosophiques et scientifiques émergent, ce poème interroge notre perception du changement dans l’univers. Il souligne avec finesse que, bien que tout semble constant, la véritable essence demeure intemporelle.
Quiconque a remarqué comme une seule masse De cire peut changer cent et cent fois de face, Sans croître ni décroître, il comprend aisément De ce bas univers l’assidu changement. La matière du monde est cette cire informe, Qui prend sans se changer toute sorte de forme. La forme est le cachet, et le grand Dieu vivant Le juste chancelier, qui, nuit et jour, gravant Ses grands et petits sceaux dans ce corps si muable, Rend une même masse or’ vile, or’ * honorable. Rien n’est ici constant : la naissance et la mort Président par quartier en un même ressort. Un corps naître ne peut qu’un autre corps ne meure, Mais la seule matière immortelle demeure, Tableau du Tout-Puissant, vrai corps de l’univers, Réceptacle commun des accidents divers, Toute pareille à soi, tout en soi contenue, Sans que le vol du temps l’accroisse ou diminue, Immuable d’essence et muable de front, Plus que n’est un Protée, et plus qu’encor ne sont Les poulpes cauteleux, qui sur l’ondeux rivage Changent pour butiner chaque heure de visage. Telle que le Français qui, guenon affété Des étrangères mœurs, se paît de nouveauté Et se mue, inconstant, si souvent de chemise Que de ses vains habits la façon il déguise. Telle qu’une Laïs % dont le volage amour Voudrait changer d’ami cent mille fois le jour, Et qui n’étant à peine encore délacée Des bras d’un jouvenceau, embrasse en sa pensée L’embrassement d’un autre, et son nouveau plaisir D’un plaisir plus nouveau lui cause le désir. Car la matière ayant d’un amour variable Époinçonné le cœur, mais n’étant point capable De prendre tous portraits en une même part Et dans un même temps, elle reçoit à part Figure après figure, en sorte qu’une face S’efface par le trait qu’une autre face efface.
En conclusion, ‘Le Second Jour’ pousse à réfléchir à notre propre existence face à la transformation perpétuelle des choses. N’hésitez pas à explorer d’autres œuvres de Du Bartas pour découvrir davantage sa vision unique du monde.