Dans ‘Le Secret’, Louis Chadourne nous invite à plonger dans les profondeurs de notre âme pour y découvrir une richesse insoupçonnée. Écrit en Novembre 1911, ce poème évoque l’interaction complexe entre bonheur et tristesse, utilisant des images puissantes qui résonnent avec la quête universelle du sens et de la joie. À travers une écriture lyrique, Chadourne nous pousse à réfléchir sur notre propre existence et sur les trésors que chaque moment recèle.
TrÃĐsors des nuits et vous dons ÃĐclatants du jour, Qui mâavez, ombre molle ou trop vivace flamme, De tendresse ou dâorgueil dilatÃĐ tour à tour, Ainsi donc je vous ai tenus en ma pauvre ÃĒme. Jâai senti sous ma peau se couler chaudement La sÃĻve de mes jours et lâÃĐtÃĐ de ma vie, Jâai comptÃĐ la douceur de chaque battement, Et de vivre ma chair fut sans cesse ravie. Par grappes les instants comme des raisins mÃŧrs, Ensanglantaient mes mains de leur tiÃĐdeur pourprÃĐe Et le Moi du prÃĐsent tendant vers son futur FiÃĐvreusement ainsi quâune bouche altÃĐrÃĐe. Et maintenant, je sais un bonheur plus certain Que la minute ardente et dont sâÃĐmeut notre ombre Mais dont lâÃĐclair farouche, ÃĐblouissant et vain SâabÃŪme pour jamais dans le passÃĐ sans nombre. Je sais que lâUnivers une fois possÃĐdÃĐ Est mien comme le sont ma joie et ma tristesse Que le multiple amour dont je suis habitÃĐ Le vÊt dâune ÃĐternelle et paisible richesse. Que lâalgue qui se ploie au sillage qui luit LâarÃīme ensoleillÃĐ des pins gras de rÃĐsine ; Que les ÃĐtoiles dans les arbres, et le bruit Du jet dâeau qui fait sangloter la nuit divine, Que le fruit qui se gonfle et dont rit le verger Que lâherbe qui se meut vers le soleil, la flamme Souple, la terre et lâeau vivantes, lâair lÃĐger, Que ce qui vit et meurt a pour centre mon ÃĒme Je suis riche dâun monde impalpable et puissant DâoÃđ naissent le bonheur et lâorgueil solitaires La clartÃĐ que je vois, le parfum que je sens Mâenivrent dâun docile et quotidien mystÃĻre Et câest pourquoi, prunelle aveugle de la nuit, à Mort, je vais sans peur vers ta gloire infÃĐconde ÃmerveillÃĐ de moi, je consens et te suis ; Jâemporte en mes yeux clos le visage du Monde. Florence, Novembre 1911
Ainsi, ‘Le Secret’ n’est pas seulement une célébration de la vie, mais aussi un appel à la contemplation de notre propre bonheur. Nous vous invitons à explorer davantage l’œuvre de Louis Chadourne et à partager vos réflexions sur ce poème touchant.