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Le Serment des Pierres Déchues

Plongez dans ‘Le Serment des Pierres Déchues’, un poème qui explore les liens indéfectibles entre l’homme et son passé, entre la mémoire et l’oubli. À travers les ruines d’un village oublié et les murmures du vent, découvrez l’histoire d’un vieil homme qui lutte pour préserver ce qui reste de son amour et de son devoir, malgré l’inéluctable passage du temps.
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Le Serment des Pierres Déchues

Au fond d’un val perdu où le temps s’est fracturé,
Un village s’endort sous l’haleine des années.
Les murs, jadis fiers, ne sont que spectres courbés,
Et le vent y murmure d’anciennes destinées.
Là vit un vieil homme aux regards illuminés,
Dont l’âme, chaque soir, erre en forêts fanées,
Cherchant parmi les brumes les souvenirs niés
D’un pacte scellé au sang des matins damnés.

Ses pas tracent un deuil sur les pavés disjoints,
Échos d’un autre siècle où l’espoir fleurissait.
Il parle aux toits croulants, aux puits secs et témoins,
Comme on parle aux amants que le sort a trahis.
« Ô pierres, disait-il, vous savez mes promesses :
Garder vos noms gravés malgré l’oubli qui blesse,
Et veiller sur ce lieu jusqu’à l’ultime adieu… »
Mais les pierres, muettes, pleuraient en cœur leurs cendres,
Tandis que l’horizon rongeait les champs en cendres.

Un matin de brume où l’automne s’attardait,
Un étranger passa, vêtu de deuil et d’ombre.
Ses yeux brillaient ainsi que des lames froissées,
Et son rire glaçait le sang des destinées.
« Vieillard, que fais-tu ici parmi ces murs mort-nés ?
Ton serment n’est qu’un songe aux frontières fanées.
Viens, suis-moi vers les bourgs où la vie ose encor,
Et laisse à ce néant tes chimères d’aurore. »

Le vieux, tel un chêne affrontant les rafales,
Secoua sa douleur en un geste de roi :
« Partez, spectre moqueur ! Ces ruines sont mon loi.
Je suis l’ultime garde, et ma chair leur est liée.
Jamais je n’abandonne à la nuit oublieuse
Ce qui fut mon amour, ma raison glorieuse. »
L’étranger s’effaça dans un soupir de givre,
Laissant l’âme du lieu frémir comme un livre.

Mais les jours s’écoulaient, lourds de fièvre et de gueules,
Et le village, lentement, se vidait de lui-même.
Les portes sans clenches gémissaient vers le vide,
Les chemins se perdaient sous les ronces avides.
Un soir, le vieil homme, assis près du lavoir,
Vit glisser dans l’eau noire un reflet de miroir :
C’était son jeune espoir, jadis si fier, si vive,
Déformé par les ans en un masque sans vie.

Alors monta en lui la révolte et l’angoisse :
« Ai-je donc tant lutté pour ce crépuscule amer ?
Mon serment fut-il vœu de cendre sur la moire ?
Ô toi qui m’as lié à ces murs condamnés,
Entends-tu ma détresse au-delà des années ? »
Seul lui répondit l’écho des portes fermées,
Tandis qu’un corbeau noir, posé sur une pierre,
Fixait l’horizon d’un œil chargé de pierre.

Une nuit, le destin frappa sans équivoque :
Un orage cruel déchira la colline,
Ravivant les torrents qui rongeaient les fondations.
Le vieux, échevelé, lutta contre les eaux,
Colmatant les brèches avec ses mains noueuses,
Criant aux cieux tonnants des prières affreuses.
Mais la terre céda sous le poids des ravines,
Emportant vers l’abîme les dernières ruines.

Au matin, il erra parmi les décombres,
Ses doigts fouillant la boue en quête de vestiges.
Il trouva un fragment de la cloche brisée,
Dont le son autrefois annonçait les miracles.
« Même les dieux, murmura-t-il, nous ont délaissés… »
Ses larmes se mêlaient à la pluie glacée,
Tandis qu’au loin, semblant narguer son désespoir,
L’étranger riait dans le vent du soir.

Alors, le vieil homme, hanté par son échec,
Grava sur un rocher un dernier alexandrin :
« Je fus le gardien d’un rêve trop fragile,
Le dernier témoin d’un amour inutile.
Que ceux qui passeront, s’ils passent un jour,
Sachent que l’éternel meurt sous l’assaut du jour. »
Puis, s’allongeant là où sa maison avait été,
Il ferma les yeux, vaincu par l’immensité.

Les saisons depuis lors ont effacé la trace
De ce drame muet qui hante l’univers.
Seul parfois, dit-on, quand la lune est trop lasse,
Un murmure ancien rode entre les noirs éclairs :
« J’ai tenu mon serment jusqu’à l’heure dernière,
Mais le temps, ce voleur, m’a ravi ma lumière.
Ô vous, les oubliés, apprenez ma douleur :
L’éternité n’est rien sans un cœur qui l’écœure. »

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Ce poème nous rappelle que même les serments les plus solennels peuvent être emportés par le temps, mais que leur essence persiste dans les échos de nos souvenirs. Il nous invite à réfléchir sur ce que nous choisissons de garder vivant en nous, et sur ce que nous laissons partir. Dans un monde en perpétuel changement, quelle trace laisserons-nous derrière nous ?
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Auteur: Jean J. pour unpoeme.fr

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