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Le Soc et L’épée

Antoine Houdar de La Motte, poète du 17ᵉ siècle, nous offre avec ‘Le Soc et L’épée’ un dialogue poignant entre deux symboles de valeur, le travailleur du sol et le guerrier. À travers des échanges mordants, ce poème questionne les notions de noblesse et de mérite dans une société souvent inégalitaire. Une lecture essentielle qui résonne encore aujourd’hui.
Autrefois le soc et l’épée
Se rencontrèrent dans les champs ;
De sa noblesse, elle, tout occupée.
Ne semblait pas apercevoir les gens.
Le soc donne un salut, sans que l’autre le rende.
Pourquoi, dit-il, cette fierté?

L’ignores-tu ? belle demande !
Tu n’es qu’un roturier; je suis de qualité.

Eh! d’où prends-tu, dit-il, ta gentilhommerie?
Tu ne fais que du mal ; je ne fais que du bien :
Mon travail et mon industrie
De l’homme entretiennent la vie ;
Toi, tu la lui ravis, bien souvent sur un rien.

Petit esprit, âme rampante,
Dit l’épée ; est-ce ainsi que pensent les grands cœurs ?

Oui, répondit le soc ; on a vu des vainqueurs
Remettre à la charrue une main triomphante :
Témoins les
Romains, nos seigneurs.

Mais sans moi, dit la demoiselle,
Ces
Romains eussent-ils subjugué l’univers?
Rome n’était qu’un bourg ; on n’eût point parlé d’elle,
Si mon pouvoir n’eût mis le monde dans ses fers.

Tant pis ; elle eût mieux fait de se tenir tranquille,
Répondit maître
Soc ; belle nécessité
Que l’univers devint l’esclave d’une ville!
Que de sa vaste cruauté
Elle effrayât l’Europe, et l’Afrique, et l’Asie !
Eh ! pourquoi, s’il vous plaît ? à quelle utilité ?
Pour une ambition que rien ne rassasie.
Trouves-tu donc cela digne d’être vanté ?
L’épée, au bout de sa logique,
Appelle enfin maître
Soc en duel.
Te voilà ; battons-nous.
C’est tout ton rituel.
Dit le soc ; quant à moi, ce n’est pas ma pratique :
Je travaille et ne me bats point.
Mais un tiers entre nous pourrait vider ce point :
Prenons la taupe pour arbitre ;
Comme
Thémis elle est sans yeux,
L’ait grave et robe noire ; on ne peut choisir mieux.
Chacun au juge expose alors son titre.
La nouvelle
Thémis les entend de son trou,
Et, le tout bien compris, prononce cet adage :
Qui forgea le soc était sage.
Et qui fit l’épée était fou.
En conclusion, ‘Le Soc et L’épée’ invite à réfléchir sur la place et la valeur du travail par rapport à la hiérarchie sociale. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres d’Antoine Houdar de La Motte ou à partager vos impressions sur cette œuvre fascinante.

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