Bien avant que nos corps ne s’éveillent au monde,
Nous étions deux éclats dans la voûte profonde.
Nos esprits voyageaient au-delà du néant,
Tels des astres jumeaux dans le ciel géant.
Je ne t’ai pas trouvé, je t’ai reconnu, l’Ange,
Comme on retrouve un chant dans un rêve étrange.
Ton regard est l’écho d’un très lointain passé,
Que le fleuve du temps n’a jamais effacé.
Nul besoin de parler pour que l’âme devine,
Cette entente muette, absolue et divine ;
Un fil d’or invisible, à travers l’infini,
Rattache pour toujours ce que le Ciel unit.
Oublions la matière et sa lourde entrave,
Buvons à cette source où le désir se lave.
Nous sommes l’étincelle et le feu souverain,
Perdus dans la splendeur d’un amour sans déclin.

