Je garde sur le front le marbre et la froideur,
Quand ton rire d’argent résonne à mon oreille ;
Je suis l’ombre muette, esclave de sa peur,
Qui contemple de loin ton éclat de merveille.
Si près de ton soupir, si loin de ton baiser,
Je suis le spectateur de ma propre torture.
Je vois l’aube en tes yeux sans pouvoir m’y poser,
Et je bois le poison d’une ivresse trop pure.
Il faut taire ce nom que je hurle la nuit,
Étouffer les sanglots sous un voile de glace.
L’espoir est un flambeau que le destin détruit,
Et mon rêve s’éteint sans laisser une trace.
Aimer, c’est se brûler au feu du secret,
C’est mourir lentement sans demander l’aumône.
Je t’aime d’un amour impossible et discret,
Comme on aime l’étoile au-dessus de son trône.

