Le tumulte s’est tu, la foule s’est fanée,
À l’instant foudroyant où j’ai croisé tes yeux ;
Une flamme soudaine, en mon âme émanée,
A fait pâlir l’éclat des astres dans les cieux.
Le temps s’est arrêté, captif de tes prunelles,
Le bruit devint silence et l’ombre clarté pure ;
J’ai senti frissonner des promesses éternelles,
Comme un astre nouveau déchirant la nature.
Ce n’était point hasard, mais une loi céleste,
Qui guidait nos deux cœurs vers ce point de fusion ;
Mon esprit ébloui, par ce charme modeste,
Lut en toi l’avenir avec précision.
Tout a basculé là, dans cette onde électrique,
Une ivresse a saisi mon être chancelant ;
Et je sus à jamais, de façon magnifique,
Que l’amour m’attendait, superbe et violent.

