Quand l’ombre des années blanchira nos cheveux,
Et que le temps sculptera l’or de nos visages,
Je lirai dans tes yeux le plus doux des aveux,
Comme un chêne puissant défiant les orages.
Nous avons traversé la fureur des hivers,
Et bu l’aube d’été à la même fontaine ;
Mon cœur est un grand livre où s’écrivent mes vers,
Ta main restant toujours enfermée dans la mienne.
Vois comme notre amour a bâti sa maison,
Pierre après pierre, au gré de notre longue marche ;
Rien ne peut ébranler ce vaste horizon,
Ni briser de nos cœurs la triomphale arche.
Et quand le soir viendra, serein et solennel,
Que nos pas se feront plus lents sur le chemin,
Nous saurons le secret de l’amour éternel :
C’est d’aller jusqu’au bout, la main dans la main.

