Dans les brumes de Bourgogne, un chevalier blessé rentre de guerre pour découvrir un château en cendres et un lys fané, ultime trace d’un amour trahi. Ce poème aux accents shakespeariens mêle drames médiévaux, pactes stellaires et un loup aux yeux d’émeraude, dépeignant une quête de vengeance où l’orgueil consume jusqu’à l’âme.
Amour tragique et Lys fané: L’Épopée d’un Chevalier maudit
Le Retour du Guerrier
Dans les brumes d’automne où gémissent les chênes,
Un chevalier blessé, drapé d’un manteau sombre,
Foule d’un pas lassé les sentiers de Bourgogne,
Son âme en lambeaux, son cœur battant comme une ombre.
« Ô Éléonore ! » murmure-t-il au vent froid,
Dont les doigts glacés essuient ses lèvres de braise.
Il revient de la guerre où les corbeaux, en effroi,
Ont picoré l’honneur des rois que l’orgueil pèse.
Les Cendres du Château
Le manoir se dresse, fantôme dans la brume,
Ses tours jadis fières, aujourd’hui éventrées.
Les roses de jadis, en épines s’allument,
Et le puits scellé garde les voix enterrées.
Une vieille servante, spectre aux cheveux d’argent,
Lui tend un coffret rouillé : « Elle vous attendit…
Jusqu’à ce que l’hiver, cruel et exigeant,
Ne laisse que ceci… » Un lys séché en sortit.
Le Serment des Étoiles
(Flashback) Sous les cieux constellés où dansaient les lucioles,
Gaultier et Éléonore échangeaient des serments :
« Même si les enfers engloutissent nos gloires,
Nos âmes s’uniront au-delà du temps. »
Mais le frère du duc, jaloux de leur tendresse,
Ourdit dans l’ombre un piège aux mailles de poison :
« La bataille t’appelle, et ta folle allégresse
Te coûtera ton titre, ton amour, ta raison. »
La Forêt des Trahisons
Le chevalier s’enfonce en un bois de mélèzes,
Où les branches murmurent des mensonges anciens.
Un loup aux yeux d’émeraude, reflet des malaises,
Le guide vers un lac noir, miroir des oublis.
« Plonge, lui dit la bête, et tu verras son âme… »
Dans l’eau froide, il aperçoit Éléonore en pleurs,
Enlacée à un autre — son propre frère, infâme —
Qui boit son souffle lent comme un vampire en fleur.
Le Chant des Remords
Elle, victime offerte au banquet des vipères,
Avait cru sauver Gaultier en épousant le vice :
« Ton frère m’a liée par d’horribles mystères…
Il menaça ta vie si je brisais ce lien maudit. »
Mais le temps, assassin, rongea ses jours d’attente,
Et le lys de son cœur se flétrit dans l’ennui.
Un matin de décembre, elle but la ciguë,
Laissant une lettre écrite avec son sang éteint.
Le Dénouement des Ombres
De retour au château, Gaultier lit la missive :
« Pardonne-moi, amant, d’avoir choisi les cieux…
Notre amour était pur, mais le destin le rive
À un monde où les saints ne sont que vicieux.
Si tu m’aimes encore, ne venge pas cette cendre,
Car la haine engendre un éternel hiver. »
Mais lui, saisi d’un feu que rien ne peut éteindre,
Poignarde le frère noir… et découvre son frère.
L’Adieu aux Illusions
Sous la lune qui pleure en argentant les tombes,
Gaultier serre le lys fané contre sa chair.
« La vengeance est un puits où les étoiles tombent… »,
Murmure-t-il avant de percer son cœur amer.
Leurs âmes, enlacées, montent vers les nuées,
Tandis que le vent chante cet épilogue amer:
« L’amour vrai ne fleurit qu’en des terres sacrées
Où le pardon, seul, peut désarmer l’enfer.
La quête de vengeance consume l’âme autant que les flammes dévorent le papier. Le poème explore l’idée que le pardon, bien que semblant faible, est l’unique rédemption face à une trahison. La tristesse naît de l’aveuglement du héros, qui préfère la mort à la sagesse, illustrant la tragédie humaine où l’orgueil étouffe l’espoir. 🗡️🌹