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L’Éphémère et l’Éternel

Dans ce poème envoûtant, un enfant sans foyer gravit les montagnes glacées, cherchant des réponses à son existence éphémère. Entre neige, vent et silence, il croise une silhouette mystérieuse qui lui révèle les secrets de l’éternité. Une quête métaphorique sur la solitude, l’espoir et le prix de la vérité.
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L’Éphémère et l’Éternel

Au flanc des monts hantés où gémit la rafale,
Un enfant sans foyer, frêle esquif sans étoile,
Gravisait les dédals de neige et de granit,
Cherchant dans les éclats du glacier défunt
L’empreinte effacée d’un sang disparu,
Spectre d’amour éteint aux lèvres de vertu.
Son manteau, loque errante aux plis lourds de givre,
Criait l’adieu sans fin que le destin délivre,
Et ses pas, orphelins des sentiers devinés,
S’enfonçaient en jurons sous les cieux obstinés.

La montagne, ogresse aux seins de pierre blanche,
Étalait son rire où la mort se perche,
Soufflant par bourrasques un courroux ancestral
Qui mordait les espoirs d’un venin cristallin.
L’enfant, front basculé vers les nues muettes,
Interrogeait l’azur sur d’obscures défaites :
« Ô vents, qui connaissez les pleurs des origines,
Portez-vous quelque part des clameurs orphelines ?
Auriez-vous vu trembler, au creux de vos fureurs,
L’ombre d’une mère en quête de ses fleurs ? »

Nul écho ne rompit le silence de fer,
Seul un choucas moqueur, messager de l’hiver,
Lui jeta pour réponse un croassement bref
Qui glaça l’infini d’un présage mauvais.
Pourtant, à l’heure où l’astre, épuisant sa braise,
Teintait les cirrus d’une pourpre malaisée,
Une forme émergea du brouillard lactescent,
Silhouette dansante au rythme d’un absent.

C’était une vieillesse à la robe de brume,
Ses cheveux, fils d’argent tissés par l’amertume,
Flottaient comme un adieu sur les cols oubliés.
Ses yeux, deux lacs noyés de siècles déliés,
Fixèrent l’orphelin d’une étreinte liquide :
« Enfant des os perdus, âme en exil humide,
Pourquoi braver l’autel où se meurt le soleil ?
Ici règne la Loi qui corrompt le sommeil,
Chaque pas vers les cimes est un pas vers l’absence,
Et nul ne conquiert l’aube sans payer sa semence. »

L’enfant, cœur battant aux portes du mystère,
Tendit ses mains gourdes vers l’esprit éphémère :
« J’ai suivi la douleur, son sillage de feu,
J’ai marché sur les pleurs durcis en escharde,
Car je sais qu’en ces murs de neige et de remords
Dort un mot inouï qui scellera mon sort.
Dites-moi, fantôme aux lèvres prophétiques,
Où trouver le miroir des vérités antiques ? »

La vieille, secouant les frimas de sa voix,
Murmura des aveux qui firent choir les croix
Imaginées au fond des gouffres incolores :
« Je fus comme toi-même, assoiffée d’aurores,
J’ai cru que les sommets gardaient un cri natal,
Mais je ne trouvai rien qu’un linceul de métal.
Va-t’en, petit déchu, fuis cette pyramide
Où chaque souffle vole un lambeau de timide. »

Mais l’enfant, obstiné dans sa folle équipée,
S’accrocha au manteau de la passe éclipsée :
« Si vous avez aimé, si vous avez perdu,
Montrez-moi le chemin ou soyez mon épée !
Je ne redoute point les serments de la pente,
Car ma vie est déjà une absence vivante. »

Un soupir creusa l’air d’un sillon de tristesse,
La vieille effrita l’ombre en mille confidences :
« Puisque ton cœur s’entête à vouloir saigner,
Suis le fil des corbeaux vers le pic mutilé.
Là-bas, sous l’œil fendu d’une arche de basalte,
Gît ce que tu poursuis : ta naissance et ton halte.
Mais sache qu’en touchant au secret des aïeux,
Tu scelleras ton âme au royaume des dieux
Où les sanglots humains sont musiques sans cordes,
Où les souvenirs vifs tombent en cendres mortes. »

Elle se dissipa en vapeur de regret,
Laissant l’enfant transi face à son décret.
La nuit tomba, vorace, avalant les reliefs,
Tandis qu’au loin grondait un rire de néant.

Deux lunes s’écoulèrent en fièvres et en glaces,
L’orphelin, pantin las des ascensions vagues,
Déchira pieds et poings sur l’autel minéral,
Mais toujours il montait, brûlant d’un feu final.

Un matin où l’aurore était sang sur les crêtes,
Il vit luire l’arche aux entrailles parfaites.
Sous la voûte qui pleurait des stalactites,
Un livre de chair pâle attendait son dédit.

D’un doigt tremblant, il ouvrit la page ultime,
Et le vent y chanta comme un pleur unanime :
« Ô toi qui crûs ton sang séparé du commun,
Sache que ton essence est un ver solitaire.
Ta mère fut la bise et ton père le fer,
Tu naquis du divorce entre l’aube et l’enfer.
Ton nom n’a jamais eu de bouche pour l’éclore,
Ta quête est le tombeau que ta main vient de clore. »

Alors l’enfant comprit, dans un cri sans échos,
Qu’il était le fantôme attendu par les os,
Le dernier chapitre d’une épopée morte,
L’unique habitant d’une cité de porte.

Il voulut redescendre, étreindre le néant,
Mais la montagne, sourde aux appels du vivant,
Lui cloua les talons d’une étreinte de gel
Qui fit de lui statue au seuil de l’éternel.

Des siècles ont pleuré sur sa forme sculptée,
Les aigles ont tissé leur nid dans ses pensées,
Et lorsqu’enfin croula son corps de sel et d’eau,
Il ne resta qu’un chant — celui du seul fardeau :

« Je suis la solitude en son manteau de ruse,
L’enfant jamais aimé que la brise refuse,
Le mot inachevé qui meurt dans les greniers,
L’écho sans origine aux lèvres de l’hiver.
Que celui qui s’aventure à mon miroir
Sache qu’on y rencontre un fantôme : l’espoir. »

Maintenant, quand s’étend la nuit sur les cimes,
On entend frissonner, sous les pleurs des abîmes,
Une voix qui répète, en sanglots cristallins,
L’adieu de l’orphelin aux chemits orphelins.

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À travers cette odyssée glacée, le poème nous rappelle que chaque quête, aussi solitaire soit-elle, est un miroir de notre propre humanité. L’enfant, devenu statue, incarne l’éternel combat entre l’éphémère et l’infini. Et si, finalement, l’espoir était le seul fardeau que nous portons tous ?
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Auteur: Jean J. pour unpoeme.fr

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