back to top

Utilisation des poèmes : Tous les poèmes de unpoeme.fr sont libres de droits et 100% uniques "sauf catégorie poésie classique" .

Vous pouvez les utiliser pour vos projets, écoles, affichages, etc., en mentionnant simplement notre site.

⚠️ Les poèmes soumis par nos lecteurs qui souhaitent en limiter l'usage auront une mention spécifique à la fin. En l’absence de cette mention, considérez-les comme libres de droits pour votre usage personnel ou professionnel.

Profitez-en !

Partagez votre talent avec nous ! ✨ Envoyez vos poèmes et histoires via ou utilisez ce formulaire.
Tous les styles sont bienvenus, tant que vous évitez les sujets sensibles. À vos plumes !
Article précédent
Article suivant

L’Éphémère et l’Étoile

Dans un monde où le temps s’effiloche et les étoiles tombent, un poète maudit rencontre une étoile en déclin. Leur amour éphémère devient une quête désespérée contre l’inexorable passage du temps. Ce poème explore la beauté fragile des moments éphémères et la lutte éternelle entre l’humain et l’infini.
« `

L’Éphémère et l’Étoile

Sur une île où le temps s’effiloche en bruine,
Un poète maudit, couronné de brumes,
Arpente les sentiers que la lune devine,
Ses pas creusant l’écho des marées sublimes.

Ses cheveux, buissons noirs gorgés de naufrages,
Abritent des secrets que le vent lui dérobe ;
Son cœur, cadran lunaire aux chiffres sauvages,
Scande l’heure immobile où s’éteignent les robes.

Il parle aux rocs muets, à la mer qui bégaie,
Ses strophes font frémir les algues en exil,
Mais chaque mot gravé devient un coquillage
Que le ressac dévore en un soupir fragile.

Un soir où l’océan retenait son haleine,
Une étoile tomba dans ses paumes de cendre.
Elle palpitait, froide et pourtant si humaine,
Comme un dernier baiser qu’on ose à peine rendre.

« Je suis l’ultime sœur des constellations »,
Murmura-t-elle ainsi qu’une lyre brisée,
« Mon corps n’est qu’un débris de vieilles espérances,
Prends-moi avant la nuit où je serai rasée. »

Le poète, penché sur cette âme sidérale,
Y vit trembler le deuil des amours éclipsées.
Il l’abrita d’un chant plus tendre que les plages,
Et l’étoile pleura des larmes nacrées.

Les jours tissèrent l’or d’une étrange chronique :
Elle, fragment céleste aux paupières d’azur,
Lui, funambule obscur des rimes ironiques,
Unis par le destin qui scelle les augures.

Il lui conta comment les saisons le dévorent,
Comment ses vingt printemps brûlaient comme l’encre,
Comment chaque aurore le vieillissait encore,
Malgré l’éternité promise par les livres.

« Je suis l’enfant flétri du temps qui s’accélère,
Ma jeunesse s’écoule en sablier fêlé.
Ce soir, je suis plus vieux que le cri des tonnerres,
Demain, je ne serai qu’un nom mal épelé. »

L’étoile, suspendue aux lèvres du poète,
Lui offrit en écho sa propre déréliction :
« Moi dont la lumière est une agonie muette,
Je meurs depuis qu’un Dieu scella ma fiction. »

Ils inventèrent alors un langage d’abîmes,
Mariant les éclairs aux sanglots des marées.
La nuit les enveloppait de ses mains unies,
Tissant pour eux un linceul de rosée sacrée.

Mais l’île, spectatrice aux entrailles de pierre,
Guettait leurs rendez-vous sous les cieux salés.
Elle savait qu’un pacte avec la lumière
Ne peut conjurer l’heure où tout est violé.

Un matin où la brume étouffait les embruns,
Le poète trouva l’étoile moins brillante.
Son corps diaphane avait des reflets défunts,
Ses mots tombaient en cendre avant de s’envoler.

« Regarde », dit-elle en montrant l’aube naissante,
« Chaque aurore me ronge un peu plus de moi.
Bientôt je ne serai qu’une tache blanchâtre
Oubliée dans les plis du manteau de la foi. »

Le jeune homme serra contre sa poitrine
Ce cœur astral qui battait en contre-révolution.
« Nous fuirons vers les mers où nul ne devine
Le vrai nom des amants maudits par les saisons. »

Ils construisirent un radeau de branches mortes,
De cordages tissés avec des nuits d’insomnie.
La voile était taillée en ailes de phalènes,
Et la proue chantait une mélopée d’automne.

Mais quand vint le moment de quitter la grève,
L’étoile vacilla telle une feuille morte.
« Je ne puis survivre loin de ma voûte brève,
Mon essence se meurt dès que la terre m’emporte. »

Le poète alors hurla vers les cieux lunaires :
« Prenez donc mes printemps, mes hivers, mes fièvres !
Mais laissez-moi garder cette flamme éphémère
Qui donne un sens au sang coulant dans mes veines ! »

Les dieux restèrent sourds, occupés à quelque
Partie d’échecs avec des pions d’infinité.
Seul répondit le vent, porteur de reliques,
Qui mordit leur espoir avec brutalité.

L’étoile chaque nuit perdait un peu d’éclat,
Son rire s’effilait en soupir cristallin.
Le poète vieillissait de dix ans par degré,
Ses tempes argentaient les neiges du destin.

Un soir d’agonie où les vagues bredouillaient,
Elle posa ses doigts de lumière froide
Sur les lèvres craquelées de celui qui pleurait :
« Notre amour fut un astre entre deux mondes roides.

Je vais devenir poussière dans ta mémoire,
Toi, tu vas continuer à gravir les années.
Porte nos nuits d’azur comme un ultime armure,
Et quand tu chanteras, pense à nos destinées. »

Il voulut protester, mais déjà ses bras vides
N’enserraient plus qu’une pluie de paillettes.
La mer avala tout : soupirs, serments timides,
Et l’île ricana dans ses grottes secrètes.

Depuis ce crépuscule où le ciel s’est vidé,
Le poète erre, spectre aux rimes orphelines.
Ses vers rongent les rocs comme un sel obsédé,
Ses larmes ajoutent leur amertume aux brines.

Parfois, quand minuit teint les flots de mystère,
Il croit voir danser une lueur familière.
Mais ce n’est jamais elle – juste un leurre éthéré,
Brisure de lune ou pleur de fougère.

L’île, implacable horloge aux aiguilles de basalte,
Le pousse vers demain d’un souffle cruel.
Il marche en répétant leur chanson ultime,
Condamné à vieillir sans jamais en finir.

Et les marins qui passent au loin le redoutent :
Sa silhouette arquée vers les cieux défunts,
Ses mains qui étreignent des astres absents,
Et cette voix qui scande un nom que nul n’écoute.

Ainsi va la légende en ces contrées salines :
Qu’il faut craindre l’appel des étoiles mourantes,
Et que l’amour humain, cette divine échine,
Se brise toujours sur les récifs du temps.

Le poète, à présent, n’est plus qu’une strophe
Errant entre les plis d’un univers hostile.
Son ombre se confond avec les algues mortes,
Son chant s’est dissous dans le chœur stérile.

Pourtant, quand décembre mord les nuits d’insomnie,
Quand les constellations semblent hésiter,
On dit qu’un soupir traverse l’infini –
Ultime adieu de deux flammes éteintes.

« `

L’Éphémère et l’Étoile nous rappelle que l’amour, aussi intense et lumineux soit-il, est souvent condamné à se heurter aux récifs du temps. Pourtant, dans cette fragilité réside sa beauté. Chaque instant partagé, chaque éclat de lumière, devient une éternité dans le cœur de ceux qui osent aimer. Réfléchissez : et si la véritable immortalité résidait dans les souvenirs que nous laissons derrière nous ?
Amour| Étoile| Temps| Poésie| Légende| Fragilité| Destin| Île| Mer| Éphémère| Poème Amour Étoile Temps| Passage Du Temps| Vers Libres Avec Musicalité Et Élégance| Romantique| Un Jeune Poète Maudit
Auteur: Jean J. pour unpoeme.fr

💖 Soutenez notre travail ! 💖

Si nos poèmes et histoires ont touché votre cœur et apporté un peu de lumière à votre journée, nous vous invitons à soutenir notre projet, chaque don, même modeste, nous aide à continuer à créer et partager ces moments de douceur, de réflexion et d'émotion avec vous.
Ensemble, nous pouvons faire grandir cet espace dédié à la poésie et aux histoires, pour qu’il reste accessible à tous.

Merci de tout cœur pour votre générosité et votre soutien précieux. 🌟

➡️ Faites un don ici

Laisser un commentaire

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici