back to top

Utilisation des poèmes : Tous les poèmes de unpoeme.fr sont libres de droits et 100% uniques "sauf catégorie poésie classique" .

Vous pouvez les utiliser pour vos projets, écoles, affichages, etc., en mentionnant simplement notre site.

⚠️ Les poèmes soumis par nos lecteurs qui souhaitent en limiter l'usage auront une mention spécifique à la fin. En l’absence de cette mention, considérez-les comme libres de droits pour votre usage personnel ou professionnel.

Profitez-en !

Partagez votre talent avec nous ! ✨ Envoyez vos poèmes et histoires via ou utilisez ce formulaire.
Tous les styles sont bienvenus, tant que vous évitez les sujets sensibles. À vos plumes !

Les Échos du Silence

Plongez dans ‘Les Échos du Silence’, un poème qui explore les profondeurs d’un château en ruine, symbole des souvenirs enfouis et des douleurs inexprimées. À travers les pas d’une femme en quête de réponses, découvrez un univers où le temps s’efface, laissant place aux fantômes du passé et aux échos d’une histoire tragique.
« `

Les Échos du Silence

Dans un pays où les saisons s’oublient,
S’élève une tour veuve de ses pierres,
Sous un ciel de plomb que nul n’effiloche,
Dort un château que le temps crucifie.
Sa façade éventrée, cicatrice ouverte,
Garde en ses flancs l’ombre des rires morts,
Et sur ses dalles, l’écho des pas qui hantent
Le labyrinthe des regrets sans remords.

Une femme y vient, drapée de brumes,
Ses yeux deux lacs où nagent les naufrages,
Ses mains, feuilles tremblantes de l’automne,
Serrent un coffret rougi par les orages.
Elle franchit le seuil où jadis les valses
Tournoyaient, légères, sous les lustres d’ambre,
Aujourd’hui, les toiles d’araignée tissent
Un linceul de mémoire sur les décombres.

« Ô murs muets, confidents des agonies,
Rendez-moi les soupirs que vous avez bus !
Je cherche un visage au fond des ruines,
Un nom que la nuit a enseveli. »
Sa voix se brise en mille éclats de verre,
Et le vent répond par un gémissement,
Comme si les murs, étreints par la misère,
Pleuraient en secret leur propre déchirement.

Elle gravit l’escalier en spirale,
Chaque marche un abîme, un rendez-vous
Avec les fantômes de ses espérances.
Dans la pénombre, une porte résiste encore,
Bouclier de chêne rongé par les vers.
Un coup d’épaule, un craquement de fierté :
La chambre apparaît, sanctuaire du vide,
Où gît un miroir voilé de poussière.

D’un geste lent, elle déchire le crêpe,
Et dans le verre terni, surgit un reflet :
Non pas son visage marqué par les tempêtes,
Mais une enfant rieuse aux boucles de miel.
« Toi… », murmure-t-elle en tendant la main,
Mais l’image se trouble, se fond en fumée,
Laissant place à un homme au regard de neige,
Dont la main esquisse un adieu glacé.

Soudain, le coffret s’ouvre avec un sanglot,
Libérant un ruban, des lettres sans vie,
Un médaillon où dort un couple enlacé —
Autant de fragments d’un bonheur éventré.
Elle lit les mots tracés d’une encre pâlie :
« Quand reviendras-tu des lointains chemins ?
Notre fille grandit, elle appelle ton ombre… »
Le papier se froisse en un geste assassin.

Dehors, l’orage creuse son propre tombeau,
Les éclairs sculptent des chimères aux vitres.
Elle court vers la tour où jadis les serments
Fusaient vers les étoiles, promesses sans garde-fous.
En haut, un balcon surplombe les ténèbres,
Et là, dans un cri que la nuit avale,
Elle lance le coffret dans le vide absolu —
Gestuelle ultime d’un cœur qui abdique.

Mais le vent, cruel artisan de drames,
Rapporte l’objet à ses pieds meurtris.
« Même les abîmes refusent mon offrande… »
Alors, elle comprend l’implacable sentence :
Nul ne peut fuir ce qui loge en sa chair,
Le château n’est que le miroir de l’âme,
Ces murs en lambeaux, ces couloirs sans fin,
Ne sont que les coulisses de son propre drame.

Elle redescend, pareille à une automate,
Traînant dans son sillage un silence de mort.
Dans la grand-salle, un clavecin la guette,
Clavier fêlé où dansent les souvenirs.
Ses doigts effleurent les touches mensongères —
Un accord mineur jaillit, rauque et sourd,
Comme un sanglot venu des entrailles du monde.
Et soudain, tout s’anime : les tentures frémissent,

Des rires anciens perçant la tapisserie,
Des pas légers sur les dalles froides,
L’odeur de cire et de roses fanées…
Apparitions qu’elle suit, ivre de mirage,
Jusqu’à la chapelle où gît un autel nu.
Là, sous une pierre que les ans ont fendue,
Un journal repose, couvert de poussière sacrée.
Elle dévore les mots d’une écriture tremblée :

« Ce soir, j’ai fui. La guerre me réclame,
Mais mon vrai combat est contre moi-même.
Je laisse ici l’enfant et celle que j’aimais,
Prisonnier d’un devoir qui n’est pas le mien.
Si tu lis ces lignes, ô toi qui viendras,
Sache que je meurs hanté par leurs visages.
Le château gardera nos voix condamnées —
Mon âme erre ici, cherchant son pardon. »

Le livre tombe, les murs exhalent un râle,
Et dans un rayon de lune qui transperce
Les vitraux brisés, une forme se dessine :
L’homme du miroir, blessé, spectral.
« Père… », souffle-t-elle dans un vertige,
Mais l’apparition tend une main de brume
Vers le médaillon qui brûle dans sa paume —
Puis se dissout, emporté par les pluies.

Alors, elle saisit l’horrible vérité :
Ce château n’est qu’un piège tendu par le temps,
Où chaque génération vient répéter
La même chute, le même adieu déchirant.
Elle est l’enfant promise aux deuils futurs,
Le chaînon maudit d’une lignée en cendres,
Condamnée à hanter ces murs en ruine
Jusqu’à ce qu’un autre prenne sa place.

Épuisée, elle s’allonge sur les dalles froides,
Regardant la voûte étoilée de fissures.
Peu à peu, son souffle épouse le rythme
Des pierres qui pleurent leur histoire sans fin.
Quand le soleil mord l’horizon de sang,
On ne trouve plus trace de son passage —
Seul un ruban bleu noué à une grille,
Et dans le miroir, un reflet qui pleure.

Le château demeure, gardien des secrets,
Monument érigé à la douleur humaine.
Chaque nuit, on entend des sanglots étouffés
Mêlés au vent qui joue son requiem.
Et si l’on y pénètre, l’âme imprudente,
On verra danser, sous les lambris croulants,
Une ombre féminine aux yeux de tempête,
Cherchant éternellement son impossible paix.

« `

Ce poème nous rappelle que les murs qui nous entourent ne sont souvent que le reflet de nos propres blessures. Les ruines du château, comme celles de notre âme, gardent les traces de ce que nous avons perdu et de ce que nous cherchons encore. Peut-être que la paix réside dans l’acceptation de ces échos silencieux, qui, bien que douloureux, font partie de notre histoire.
Château| Ruines| Souvenirs| Douleur| Fantômes| Temps| Quête| Miroir| Passé| Silence| Poème Château Hanté| Voyage Intérieur| Vers Libres Avec Musicalité Et Élégance| Poignante| Une Femme Au Destin Brisé
Auteur: Jean J. pour unpoeme.fr

💖 Soutenez notre travail ! 💖

Si nos poèmes et histoires ont touché votre cœur et apporté un peu de lumière à votre journée, nous vous invitons à soutenir notre projet, chaque don, même modeste, nous aide à continuer à créer et partager ces moments de douceur, de réflexion et d'émotion avec vous.
Ensemble, nous pouvons faire grandir cet espace dédié à la poésie et aux histoires, pour qu’il reste accessible à tous.

Merci de tout cœur pour votre générosité et votre soutien précieux. 🌟

➡️ Faites un don ici

Laisser un commentaire

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici