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Les Maisons des Pauvres

Le poème ‘Les Maisons des Pauvres’ de Jehan Rictus, écrit au début du 20ᵉ siècle, dépeint de manière poignante l’angoisse des opprimés et des laissés-pour-compte. À travers des images puissantes et une langue riche, Rictus appelle à la compassion et à la solidarité envers ceux qui souffrent, faisant résonner des thèmes intemporels de notre humanité partagée. Ce poème reste significatif dans le contexte d’une société en constante évolution, où les inégalités persistent.
N‚Äôemp√™ch‚Äô si jamais j‚Äô venais riche, Moi aussi j‚Äô f‚Äôrais b√Ętir eun‚Äô niche Pour les vaincus… les √©cras√©s, Les sans-espoir… les sans-baisers, Pour ceuss‚Äô l√† qui z‚Äôen ont soup√©, Pour les √ČcŇďur√©s, les Trahis, Pour les P√Ęles, les D√©sol√©s, √Ä qui qu‚Äôon a toujours menti Et que les roublards ont roul√©s ; Eun‚Äô mason… un cottage… eun‚Äô planque, Ousqu‚Äôon trouv‚Äôrait mis√©ricorde, Pus prop‚Äôs que ces turn‚Äôs √† la manque Ousque l‚Äôon roupille √† la corde ; Pus chouatt‚Äôs que ces Asil‚Äôs de nuit Qui bouclent dans l‚Äôapr√®s-midi, O√Ļ les ronds-d‚Äô-cuir pleins de m√©pris (Les pr√©pos√©s √† la tristesse) Manqu‚Äônt d‚Äôamour et de politesse ; Eun‚Äô Mason, Seigneur, un Foyer O√Ļ y aurait pus √† travailler, O√Ļ y aurait pus d‚Äô terme √† payer, Pus d‚Äô proprio, d‚Äô pip‚Äôlet, d‚Äôhuissier. Y suffirait d‚Äô√™t‚Äô su‚Äô la Terre Crev√©, loufoque et solitaire, D‚Äô sentir venir son dergnier soir Pour pousser la porte et… s‚Äôasseoir. Quand qu‚Äôon aurait tourn√© l‚Äô bouton Personn‚Äô vourait savoir vot‚Äô nom Et vous dirait ‚Äď ¬ę Quoi c‚Äôest qu‚Äô vous faites ? Si you pla√ģt ? Qui c‚Äôest que vous √™tes ? ¬Ľ Non, pas d‚Äô m√©fiance ou d‚Äô paperasses, Toujours √† pister votre trace, Avec leur manie d‚Äô√©tiqu‚Äôter ; √áa n‚Äôest pas d‚Äô la fraternit√© ! Mais on dirait ben au contraire : ‚Äď ¬ę Entrez, entrez donc, mon ami, Mettez-vous √† l‚Äôais‚Äô, notre fr√®re, Apportez vos poux par ici. ¬Ľ Pein‚Äô dedans gn‚Äôaurait des baignoires, Des liquett‚Äôs propes… des peignoirs, D‚Äô l‚Äôeau chaud‚Äô dedans des robinets Qu‚Äôon s‚Äô laiss‚Äôrait rigoler su‚Äô l‚Äô masque, Des savons √† l‚Äôopoponasque, Des bross‚Äôs √† dents et des bidets. Pis vite.. on s‚Äôen irait cro√Ľter Cro√Ľter d‚Äô la soup‚Äô chaude en Hiver Qui fait ¬ę plouf ¬Ľ quand √ßa tomb‚Äô dans l‚Äô bide, Des frich‚Äôtis fumants, des lentilles, Des rago√Ľts comm‚Äô dans les familles, Des choux n‚Äôavec des pomm‚Äôs de terre, Des tambouill‚Äôs √† s‚Äôen fair‚Äô p√©ter. Et quand qu‚Äô √ßa s‚Äôrait la bell‚Äô saison On boulott‚Äôrait dans le jardin (Gn‚Äôen aurait un dans ma Mason Un grand… un immense… un rupin) Ousqu‚Äôy aurait des balan√ßoires, Des hamacs… des fauteuils d‚Äôosier (Pou‚Äô pouvoir fair‚Äô son Espagnole) Et √ßa s‚Äôrait d‚Äô la choquott‚Äô le soir Quand mont‚Äôrait l‚Äô chant du rossignol Et viendrait l‚Äôodeur des rosiers. Mais l‚ÄôHiver il y f‚Äôrait l‚Äô pus bon : √áa s‚Äôrait chauff√© par tout‚Äôs les pi√®ces ; Et les chiott‚Äôs o√Ļ poser ses fesses J‚Äô f‚Äôrais mett‚Äô du poil de lapin d‚Äôssus Pou‚Äô pas qu‚Äô √ßa vous fass‚Äô foid au cul. Et pis dans les chambr‚Äôs √† coucher Y gn‚Äôaurait des pieux √† dentelles, D‚Äô la soye… d‚Äô la vouat‚Äô… des oneillers, Des draps blancs comm‚Äô pour des mari√©s, Des lits-cage et m√™m‚Äô des berceaux Dans quoi qu‚Äôon pourrait s‚Äô fair‚Äô petiots ; Voui des plumards, voui des berceaux Pr√®s d‚Äô quoi j‚Äô mettrais esspress√©ment Des jeun‚Äôs personn‚Äôs, prop‚Äôs et girondes, Des rouquin‚Äôs, des brun‚Äôs et des blondes √Ä qui qu‚Äôon pourrait dir‚Äô ‚Äď ¬ę Moman ! ¬Ľ √áa s‚Äôrait des SŇďurs mod√®l‚Äô nouveau Qui s‚Äôraient sarg√©es d‚Äô vous endormir Et d‚Äô vous consoler gentiment √Ä la fa√ßon des petit‚Äôs-m√®res, √Ä qui en beuglant comme un veau (La cab√®ch‚Äô su‚Äô le polochon), On pourrait conter ses mis√®res : ‚Äď ¬ę Moman, j‚Äôai fait ci et pis √ßa ! ¬Ľ Et a diraient : ‚Äď ¬ę Ben mon cochon ! ¬Ľ ‚Äď ¬ę Moman, j‚Äôai eu √ßa et pis ci. ¬Ľ Et a diraient : ‚Äď ¬ę Ben mon salaud ! ¬Ľ ¬ę Mais √† pr√©sent faut pus causer, Faut oublier… faut pus penser , T√Ęchez moyen d‚Äô vous endormir Et surtout d‚Äô pas vous d√©couvrir. ¬Ľ Ma Mason, v‚Äôl√† tout, ma Mason, √áa s‚Äôrait un dortoir pour broy√©s Ousqu‚Äôon viendrait se fair‚Äô choyer Un peu avant sa crevaison Loin des Magistrats de mes… Qu‚Äôont l‚Äô cŇďur de vous foute en prison Quand qu‚Äôon a pus l‚Äô rond et pus d‚Äô turne. Mais pour compl√©ter l‚Äôillusion Qu‚Äôon est redevenu mignon Tout‚Äôs mes Momans √† moi, √† nous, Faurait qu‚Äôa z‚Äôayent de beaux t√©tons, Lourds, fermes, blancs, durs, rebondis Comm‚Äô les gros t√©tons des nounous Ou des fermi√®r‚Äôs de Normandie ; Et faurait qu‚Äô ces app√Ęts soyent nus. M√™m‚Äô les gas les pus inconnus, Auraient l‚Äô droit d‚Äôy boir‚Äô, d‚Äôy t√©ter Au moment ousqu‚Äôy tourn‚Äôraient d‚Äô l‚ÄôŇďil. S‚Äôils faisaient la frim‚Äô d‚Äô√™t‚Äô pas sages Dans leur plumard ou leur fauteuil On s‚Äôempress‚Äôrait d‚Äô leur apporter Les t√©tons sortis du corsage, Pleins d‚Äôamour et de majest√©. Je vois d‚Äôici mes Nounous tendres Introduir‚Äô dans les pauvres gueules De tous les Errants de Paris Le bout de leurs t√©tons fleuris. Et j‚Äô vois d‚Äôici mes pauv‚Äôs frangins Aux dents allong√©es par la Faim Boir‚Äô les yeux clos et mains crisp√©es Par la mort et par le plaisir. Et pour jamais et pour jamais (Le museau un peu pus content) J‚Äô les vois un √† un s‚Äôendormir Le bout d‚Äôun t√©ton dans les dents…
En conclusion, ‘Les Maisons des Pauvres’ nous rappelle l’importance de la solidarité et de l’empathie envers les déshérités. Nous vous encourageons à explorer plus d’œuvres de Jehan Rictus et à partager vos réflexions sur ce poème touchant.
Auteur:Jehan Rictus

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