Le poème ‘Les Parfums’ d’Albert Mérat, extrait de son recueil ‘Les chimères’ publié en 1866, nous invite à une immersion sensorielle dans une nature riche en fragrances. Mérat, poète oublié du 19ᵉ siècle, réussit à capturer des moments simples mais précieux, reliant les senteurs de la terre à des émotions profondes. Ce poème résonne encore aujourd’hui, rappelant la beauté éphémère des plaisirs de la vie.
La moisson sent le pain : la terre boulangère
Se trahit dans ses lourds épis aux grains roussis,
Et caresse au parfum de ses chaumes durcis
L’odorat du poète et de la ménagère.
La tête dans l’air bleu, les pieds dans la fougère,
Les bois sont embaumés d’un arôme indécis.
La mer souffle, en mourant sur les rochers noircis,
Son haleine salubre et sa vapeur légère.
L’Océan, la moisson jaune, les arbres verts,
Voilà les bons et grands parfums de l’univers ;
Et l’on doute lequel est le parfum suprême.
J’oubliais les cheveux, tissu fragile et blond,
Qu’on déroule et qu’on fait ruisseler tout du long,
Tout du long des reins blancs de la femme qu’on aime.
Extrait de:
Les chimères (1866)
À travers ‘Les Parfums’, Albert Mérat nous rappelle la puissance des sens et l’importance de l’amour. Ce poème stimulant invite le lecteur à apprécier les petits plaisirs de la vie. N’hésitez pas à explorer davantage ses œuvres pour découvrir toute la richesse de son univers poétique.