Dans ‘Les Philippiques’, François-Joseph de Lagrange Chancel utilise l’éloquence pour dénoncer la tyrannie et exhorter à la résistance. Ce poème, ancré dans un contexte historique de lutte pour la liberté, reste une œuvre significative qui interpelle sur la nature du pouvoir. Découvrez comment la voix poétique s’élève contre l’oppression et invite à la réflexion.
Ode première
Vous dont l’éloquence rapide
Concre deux tyrans inhumains
Eut jadis l’audace intrépide
D’armer les
Grecs et les
Romains ‘,
Contre un monstre encor plus farouche
Mettez votre fiel en ma bouche :
Je brûle de suivre vos pas.
Je vais affronter le naufrage,
Plus charmé de votre courage
Qu’effrayé de votre trépas.
À peine il ouvrit les paupières,
Que tel qu’il se montre aujourd’hui.
Il fut indigné des barrières
Qu’il vit entre le
Trône et lui.
Dans ces détestables idées,
De l’art des
Circés, des
Médées2,
Il fit ses uniques plaisirs;
Il crut cette voie infernale
Digne de remplir l’intervalle
Qui s’opposait à ses désirs.
Contre ses villes mutinées
Un roi l’appelle à son secours,
Er lui commet les destinées
De son empire et de ses jours.
Mais prince aveugle et sans alarmes,
Vois qu’il ne prend en main les armes
Que pour devenir ton tyran,
Et pour imiter la furie
Par qui jadis ton
Ibérie
Subit le joug de l’Alcoran4.
Que de divorces, que d’incestes
Seront le fruit de tes complots !
Verrons-nous les flambeaux célestes
Reculer encor sous les flots ?
Peuple, arme-toi, défends ton maître,
Apprends que la main de ce traître,
Cherche à lui ravir ses
Etats ;
Le lit même de ton
Philippe
Doit voir de
Thyeste et d’Œdipe
Renouveler les attentats.
Vous dont l’éloquence rapide
Concre deux tyrans inhumains
Eut jadis l’audace intrépide
D’armer les
Grecs et les
Romains ‘,
Contre un monstre encor plus farouche
Mettez votre fiel en ma bouche :
Je brûle de suivre vos pas.
Je vais affronter le naufrage,
Plus charmé de votre courage
Qu’effrayé de votre trépas.
À peine il ouvrit les paupières,
Que tel qu’il se montre aujourd’hui.
Il fut indigné des barrières
Qu’il vit entre le
Trône et lui.
Dans ces détestables idées,
De l’art des
Circés, des
Médées2,
Il fit ses uniques plaisirs;
Il crut cette voie infernale
Digne de remplir l’intervalle
Qui s’opposait à ses désirs.
Contre ses villes mutinées
Un roi l’appelle à son secours,
Er lui commet les destinées
De son empire et de ses jours.
Mais prince aveugle et sans alarmes,
Vois qu’il ne prend en main les armes
Que pour devenir ton tyran,
Et pour imiter la furie
Par qui jadis ton
Ibérie
Subit le joug de l’Alcoran4.
Que de divorces, que d’incestes
Seront le fruit de tes complots !
Verrons-nous les flambeaux célestes
Reculer encor sous les flots ?
Peuple, arme-toi, défends ton maître,
Apprends que la main de ce traître,
Cherche à lui ravir ses
Etats ;
Le lit même de ton
Philippe
Doit voir de
Thyeste et d’Œdipe
Renouveler les attentats.
Cette ode intemporelle nous rappelle l’importance de l’éloquence et du courage face à la tyrannie. N’hésitez pas à explorer d’autres œuvres de Lagrange Chancel et à partager vos réflexions sur ce puissant poème.