Les Racines du Temps
L’aube des premiers jours a fui vers l’horizon,
Mais le chêne sacré grandit dans le silence.
Nous avons su bâtir la plus haute maison,
Où le cœur affermi défie la violence.
Quand l’orage grondait sur nos fronts soucieux,
Ta main dans mon chemin fut le roc immobile.
Loin des feux éphémères et des jeux spécieux,
Nous avons traversé la tempête inutile.
Je connais de ton âme, ô mon doux compagnon,
Le moindre battement et la moindre blessure.
L’amour n’est plus ce cri qui cherche un autre nom,
C’est un fleuve tranquille, une onde large et pure.
Nos racines sans fin s’étreignent sous le sol,
Tissant dans le secret l’or de notre alliance.
Et le temps, fatigué de son propre envol,
S’arrête pour bénir notre antique constance.

