Quand le jeune printemps éveille les bourgeons,
Ton rire fut l’écho d’une aube cristalline ;
Sous le ciel azuré, loin des sombres donjons,
S’ouvrit la fleur d’aimer, tendre et coraline.
Puis l’été rayonna, brûlant comme un baiser,
Le zéphyr caressait nos fronts baignés de flamme ;
Rien ne pouvait alors, ô douce, apaiser
L’incendie éclatant qui consumait mon âme.
Mais l’or tombe des bois, voici les feuilles mortes,
Le doute, tel la brume, envahit les sentiers ;
Le vent pleure le soir en cognant à nos portes,
Et nos cœurs languissants tremblent, moins altiers.
Sous le givre d’argent, quand tout semble dormir,
Notre amour a trouvé sa force séculaire ;
Racine sous la neige, il ne peut plus frémir,
Éternel diamant dans la nuit stellaire.

