L’amour n’est plus ce feu, cette ivresse éphémère,
Mais un chêne puissant aux racines d’airain.
Nous bravons les autans, la neige et le serein,
Unis par le destin sous la voûte lumière.
Nous avons élevé, pierre après pierre, un toit,
Un temple de douceur où l’âme se repose.
Le temps qui fane l’or et flétrit chaque rose
N’a point brisé les murs que j’habite avec toi.
Tel un vin généreux qui dort dans le pressoir,
Notre histoire a pris corps en la cave des âges.
Loin des premiers éclats et des fols marivaudages,
Nous buvons la liqueur de ce paisible soir.
Et quand viendra l’hiver blanchir nos cheveux d’or,
Que le pas se fera plus lent sur le chemin,
Je garderai toujours la chaleur de ta main,
Car s’aimer longuement est le plus beau trésor.

