L’aube diaphane écarte, avec un doigt vermeil,
Les lourds rideaux de nuit pour offrir le soleil.
Tu reposes encor, noyée en la chaleur
Des lins blancs et soyeux qui gardent ta douceur.
Ton souffle est un zéphyr sur la rive du rêve,
Tandis que le matin, glorieux, se soulève.
Je contemple tes cils, clos sur des horizons
Où mon âme voyage en toutes les saisons.
Bientôt l’odeur du grain, l’élixir du réveil,
Viendra chasser l’oubli de ce divin sommeil.
Mais avant que le bruit du monde ne renaisse,
Je veux boire à longs traits ta pure allégresse.
Éveille-toi, mon cœur, à la clarté du jour,
Car l’heure est à la joie et l’instant à l’amour.
Que ce jour soit béni, qu’il soit tendre et léger,
Puisque dans ton regard, je veux m’y plonger.

