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L’horizon Chimérique
L’horizon Chimérique est une œuvre emblématique de Jean de La Ville de Mirmont, poète associé à la fin du 19ᵉ siècle. Dans ce poème, l’auteur évoque son attachement nostalgique à la mer, mêlant sentiment d’évasion et douleur des départs. À travers des images puissantes, Mirmont capture l’essence de l’âme maritime et les désirs inassouvis qui habitent chacun de nous.
I Je suis né dans un port et depuis mon enfance J’ai vu passer par là des pays bien divers. Attentif à la brise et toujours en partance, Mon cœur n’a jamais pris le chemin de la mer. Je connais tous les noms des agrès et des mâts, La nostalgie et les jurons des capitaines, Le tonnage et le fret des vaisseaux qui reviennent Et le sort des vaisseaux qui ne reviendront pas. Je présume le temps qu’il fera dès l’aurore, La vitesse du vent et l’orage certain, Car mon âme est un peu celle des sémaphores, Des balises, leurs sœurs, et des phares éteints. Les ports ont un parfum dangereux pour les hommes Et si mon cœur est faible et las devant l’effort, S’il préfère dormir dans de lointains arômes, Mon Dieu, vous le vouliez, je suis né dans un port. II Par l’appel souriant de sa claire étendue Et les feux agités de ses miroirs dansants, La mer, magicienne éblouissante et nue, Eveille aux grands espoirs les cœurs adolescents. Pour tenter de la fuir leur effort est stérile ; Les moins aventureux deviennent ses amants, Et, dès lors, un regret éternel les exile, Car l’on ne guérit point de ses embrassements. C’est elle, la première, en ouvrant sa ceinture D’écume, qui m’offrit son amour dangereux Dont mon âme a gardé pour toujours la brûlure Et dont j’ai conservé le reflet dans mes yeux. V Vaisseaux, nous vous aurons aimés en pure perte ; Le dernier de vous tous est parti sur la mer. Le couchant emporta tant de voiles ouvertes Que ce port et mon cœur sont à jamais déserts. La mer vous a rendus à votre destinée, Au-delà du rivage où s’arrêtent nos pas. Nous ne pouvions garder vos âmes enchaînées ; Il vous faut des lointains que je ne connais pas. Je suis de ceux dont les désirs sont sur la terre. Le souffle qui vous grise emplit mon cœur d’effroi, Mais votre appel, au fond des soirs, me désespère, Car j’ai de grands départs inassouvis en moi.
Ce poème nous invite à méditer sur notre propre relation avec la mer et les souvenirs qu’elle éveille. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres de Mirmont et à partager vos impressions sur cette belle exploration des thèmes de l’amour et de la nostalgie.