Loin de tes yeux aimés, je contemple l’espace,
Où l’ombre de la nuit étend son voile froid ;
Mais si le sort cruel retient ma main, hélas,
Mon âme, libre et pure, est déjà près de toi.
Quand l’astre d’argent luit sur la voûte éternelle,
Je sais que ton regard s’y pose avec ferveur ;
La brise qui gémit, messagère fidèle,
Emporte mes soupirs pour bercer ton grand cœur.
Les jours coulent sans fin comme un fleuve de peine,
Et l’absence me pèse, un fardeau de langueur ;
Pourtant, je garde en moi cette flamme sereine,
Car l’amour véritable ignore la frayeur.
Attends-moi, mon amour, par-delà la distance,
Nos retrouvailles, un jour, sacreront nos serments ;
Dans l’exil de nos corps grandit notre constance,
Pour mieux nous réunir au gré des temps cléments.

