back to top

Utilisation des poèmes : Tous les poèmes de unpoeme.fr sont libres de droits et 100% uniques "sauf catégorie poésie classique" .

Vous pouvez les utiliser pour vos projets, écoles, affichages, etc., en mentionnant simplement notre site.

⚠️ Les poèmes soumis par nos lecteurs qui souhaitent en limiter l'usage auront une mention spécifique à la fin. En l’absence de cette mention, considérez-les comme libres de droits pour votre usage personnel ou professionnel.

Profitez-en !

Partagez votre talent avec nous ! ✨ Envoyez vos poèmes et histoires via ou utilisez ce formulaire.
Tous les styles sont bienvenus, tant que vous évitez les sujets sensibles. À vos plumes !

Liberté sous un village oublié

Au cœur d’un village oublié, où le temps semble s’être arrêté, se déroule une histoire d’amour aussi fragile qu’éphémère. Entre les murs anciens et les souvenirs enfouis, Églantine et l’étranger tissent une connexion silencieuse, un lien qui ne pourra jamais éclore. Ce poème explore la beauté tragique d’un amour caché, prisonnier des traditions et des ombres du passé.
`

Le Dernier Chant du Passant

Au creux des monts brumeux où gémit le vent fou,
Un hameau se blottit, oublié de la terre.
Ses toits de chaume ancien, ses murs couleur de fougère,
Gardent l’écho lointain des printemps disparus.
Là vit Églantine, âme fragile et légère,
Dont les yeux ont capturé les soleils défunts.

Un soir d’automne las, sous un ciel de fer blanc,
Un voyageur errant franchit l’étroite porte.
Son manteau gris des jours épousait chaque hanche,
Ses pas semblaient traîner le poids de mille deuils.
Dans l’auberge aux rideaux déchirés par les veuves,
Il croisa par hasard son regard de velours.

« Madame, une tisane et du pain, s’il vous plaît. »
Sa voix roula plus douce que source en son lit.
Elle inclina son front couronné de corbeilles,
Et le feu dansa nu sur leurs silences clos.
Il but le breuvage où tremblait un reflet d’elle,
Tandis qu’un rossignol sanglotait dans les saules.

Les jours tissèrent lors une étrange complainte :
Il partait au matin explorer les ravines,
Rapportant des cailloux striés de vies anciennes,
Des brins de gentiane aux pétroles d’azur.
Elle, du seuil penché où s’accoudait l’attente,
Cueillait en secret l’ombre de son pas perdu.

Un midi que la pluie enrubannait les vignes,
Il la trouva songeant près du puits solitaire.
L’eau noire y miroitait des visages de pierre,
Et son fichu glissa comme un nuage heureux.
« Prenez garde, dit-il, ce lieu sent la misère. »
Mais elle sourit : « Ici, tout est déjà ombreux. »

Ils marchèrent parmi les cerisiers squelettes
Dont les bras convulsés dessinaient des suppliques.
« Voyez-vous ces sillons ? murmura-t-elle, pudique,
Mon père y cultiva l’espoir avant l’hiver.
Maintenant son cœur dort sous trois planches obliques,
Et je suis l’héritière d’un champ de fougères. »

L’étranger déposa sa main sur la barrière,
Sentant monter en lui ce vertige inconnu
Qui fait chavirer l’âme aux rives du désir.
Un merle s’envola, cassant le sortilège :
Elle recula d’un pas, doigts crispés sur sa laine,
Tandis qu’au lointain grondait l’orage des monts.

Les semaines passaient, lourdes de non-dits.
Il lisait des sonnets à l’heure où le jour tombe,
Elle feignait de coudre en écoutant les rimes
Glisser sur son cou comme un collier de frissons.
Un soir, il osa : « Ces vers sont pour vous écrite… »
Mais le cri d’une chouette étouffa l’aveu.

Le village pourtant veillait de ses paupières,
Les commères guettaient derrière les persiennes.
« L’étranger et la fille du vieux Mathieu s’aiment »,
Chuchotait le fournil en pétrissant le pain.
Et le vent emportait ces mots jusqu’aux venelles,
Où chaque pavé suait la vieille rancœur.

Quand vint le solstice aux nuits fiévreuses et brèves,
Elle l’entraîna vers la clairière interdite
Où jadis une amante, au comble du chagrin,
Avait noué son cœur aux branches d’un vieux chêne.
« Regardez, dit Églantine, on y voit les rêves
Danser avec la mort sous les champignons pâles. »

Il voulut saisir sa main, frêle feuille morte,
Mais elle s’écarta, masquant deux perles tristes :
« Ne faites pas cela. Mon destin est scellé :
Demain, j’épouse un autre au pied de la colline.
Mon père l’a juré avant de rendre l’âme.
Notre amour n’est qu’un lierre étouffant un mur froid. »

Le voyageur se tut. La lune, spectatrice,
Cousait d’un fil d’argent leurs ombres séparées.
Quelque part, un loup hurla sa mélancolie,
Écho à ce silence où s’abîmait l’espoir.
Il partit au matin, laissant derrière lui
Un carnet déchiré plein de prénoms effacés.

Trois lunes plus tard, comme il errait en Provence,
Une lettre froissée le trouva dans son gîte.
L’écriture tremblait comme un dernier soupir :
« L’Églantine s’est éteinte avec les primevères.
Elle avait avalé des baies de belladone
En regardant la route où s’enfuirent vos pas. »

Sous un ciel de plomb où tournoyaient des corbeaux,
Il revint au hameau transformé en fantôme.
L’église croulait déjà sous le lierre amer,
Et dans le cimetière aux croix toutes penchées,
Il déposa un livre ouvert sur une pierre :
Des vers orphelins pris dans les griffes du vent.

Depuis, quand décembre mord les vitres gelées,
On dit qu’un homme gris erre entre les tombes,
Murmurant des rondeaux que l’aube ne comprend pas,
Tandis qu’au printemps, près du puits abandonné,
Croît une fleur mauve aux pétales chiffonnés
Qui penche obstinément vers les sentiers du Sud.

`

À travers les mots de ce poème, nous sommes invités à réfléchir sur les amours inachevés, les rêves étouffés et les choix qui nous échappent. Comme Églantine et l’étranger, nous portons tous des silences et des espoirs enfouis. Que cette histoire nous rappelle de chérir les moments de liberté, même éphémères, et de ne jamais laisser l’ombre du regret obscurcir la lumière de nos vies.
Amour Caché| Village Oublié| Tragédie| Liberté| Nostalgie| Poésie Française| Émotions| Traditions| Solitude| Nature| Poème Amour Caché Village Oublié| Alexandrins Classiques| Dramatique| Un Voyageur Solitaire
Auteur: Jean J. pour unpoeme.fr

💖 Soutenez notre travail ! 💖

Si nos poèmes et histoires ont touché votre cœur et apporté un peu de lumière à votre journée, nous vous invitons à soutenir notre projet, chaque don, même modeste, nous aide à continuer à créer et partager ces moments de douceur, de réflexion et d'émotion avec vous.
Ensemble, nous pouvons faire grandir cet espace dédié à la poésie et aux histoires, pour qu’il reste accessible à tous.

Merci de tout cœur pour votre générosité et votre soutien précieux. 🌟

➡️ Faites un don ici

Laisser un commentaire

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici