L’air vibre tout autour d’une étrange chaleur,
Quand ta main sur ma peau trace un sillon de fièvre ;
L’attente se consume en un divin malheur,
Et l’éclat de l’éclair danse au bord de ta lèvre.
Nous sommes deux volcans au bord de l’éruption,
L’alchimie de nos sens est une incandescence ;
Je bois à ton soupir, suprême libation,
Oubliant dans tes bras ma propre quintessence.
C’est un bûcher sacré sans fumée et sans cendre,
Où l’âme se confond avec le feu des corps ;
Rien ne peut apaiser, rien ne saurait défendre,
Ce cœur qui bat l’appel de nos brûlants accords.
Laisse l’aube attendre au seuil de l’univers,
Car l’instant est éternel dans cette fournaise ;
Brûlons jusqu’à la fin, amants à découvert,
Sur ce lit transformé en ardente genèse.

