Quand ton regard plongea dans l’ombre de mes nuits,
Un éclair déchira le voile du silence ;
Je sentis s’éveiller mille brasiers enfouis,
Dans l’ivresse sacrée d’une folle attirance.
C’est un feu dévorant qui court sous notre peau,
Une lave secrète, un torrent de lumière ;
Ton soupir est le vent, mon désir le flambeau,
Brûlant la raison froide et sa loi prisonnière.
Comme l’orage gronde avant de tout noyer,
Nos âmes s’aimantent dans un choc électrique ;
Rien ne peut apaiser ce sublime foyer,
Ni calmer la fureur de cet hymne magique.
Nous sommes l’incendie et la cendre et l’azur,
Deux astres confondus dans la même orbite ;
Je me perds en ton être, océan vaste et pur,
Où l’amour absolu, roi du monde, palpite.

