Vois ce vent de Vénus faire vibrer la flamme,
Et verser sa fureur sur nos vœux en velours ;
Je sens la sève sourdre au secret de ton âme,
Quand sonne le signal de nos sombres amours.
Telle une vague folle à l’assaut du rivage,
Mon être se fracasse aux foudres de ton corps ;
Nous bravons l’ouragan, sublimes et sauvages,
Pour trouver l’absolu dans ces divins transports.
Comme deux fers brûlants qu’un aimant a liés,
Nous fondons l’un dans l’autre en un souffle charnel ;
Dans ce brasier sacré, nos esprits oubliés
S’élèvent, foudroyés, vers un ciel éternel.
Rien ne saurait calmer cette soif qui nous hante,
Ni l’eau des océans, ni le froid de la mort ;
Je bois à tes baisers une ivresse brûlante,
Et nous sombrons, vaincus, dans un même ressort.

