Je contemple l’éclat de votre grâce pure,
Quand vous passez, légère, au détour du chemin ;
Vous ignorez, hélas, la secrète blessure
Qui saigne dans mon être et guide mon destin.
Sous le masque glacé d’une feinte indifférence,
Je cache un océan de tumulte et de feux ;
Et mon âme se meurt de cette lourde errance,
N’osant lever vers vous l’audace de ses yeux.
C’est un volcan muet qui gronde sous la pierre,
Un brasier invisible où se fond ma raison ;
J’ai peur de voir l’hiver glacer votre paupière,
Et de faire de mon rêve une sombre prison.
Pourtant, il faut briser les chaînes du silence,
Sortir de cette nuit pour enfin tout oser ;
Je vous offre mon cœur, vibrant de violence,
Dans l’espoir infini d’un unique baiser.

