Un vent mauvais a soufflé sur notre harmonie,
Et j’ai laissé l’orgueil obscurcir le ciel bleu ;
J’ai blessé la douceur par un mot, par un feu,
Laissant notre bonheur aux mains de l’agonie.
Je viens, le front courbé, déposer les armes,
Je ne cherche point d’ombre pour cacher mes torts ;
Je veux briser ce mur, ces inutiles forts,
Et laver ton regard de ses perles de larmes.
Que valent nos fureurs face à l’éternité ?
L’amour est un grand fleuve au cours impétueux,
Il doit nous emporter, sublimes et vertueux,
Loin des écueils dressés par la vanité.
Accorde à mon regret ta tendre clémence,
Laisse ma main tremblante effleurer ta main ;
Rebâtissons l’espoir d’un radieux demain,
Où ne régnera plus que notre immense alliance.

