Le Crépuscule de l’Orgueil
Je viens le front courbé, sans fard et sans armure,
Devant l’éclat voilé de tes yeux détournés ;
J’ai laissé sur ton âme une sombre blessure,
Et fané les jardins que nous avions glanés.
L’orgueil est un désert où l’amour s’évapore,
Je brise ses liens froids pour t’offrir mes regrets ;
Ne laisse pas la nuit éteindre notre aurore,
Ni le silence amer nous murer à jamais.
Si ma voix a tremblé sous le vent de la rage,
Mon cœur, lui, n’a jamais cessé de t’adorer ;
Je veux être le port après le vieil orage,
La main qui, doucement, revient pour réparer.
Accorde à mon espoir une clémence tendre,
Que ce triste faux-pas s’efface de nos jours ;
Il n’est pas de douleur que je ne puisse entendre,
Pour voir renaître enfin la paix de nos amours.

