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Logement de L’œil
Dans ‘Logement de L’œil’, Jacques Izoard nous invite à explorer les subtilités de la perception humaine, mêlant sensualité et observations précises. Écrit au 20ᵉ siècle, ce poème témoigne de la capacité unique de l’œil à capturer la réalité tout en révélant les émotions qui lui sont associées. Avec un style audacieux, Izoard utilise une multitude d’images pour évoquer une expérience immersive, fascinant les lecteurs par sa profondeur et sa richesse.
L’œil loge l’acacia, le vaudou muet des tempes, les clefs hérissées dans leurs étuis, la maison menue et les minuscules escaliers, les onguents sobres et les femmes nerveuses. Œil aigu du siffleur dont le sifflet déchire l’alun d’octobre ou brise l’ceil-rouet des étables. Je me souviens de l’œil dans la serrure: longues jambes de femme ou vêtements très fins de lin, d’étoffe anglaise. Une boule de laine, immense, gît à mes côtés, respire dans la chambre ; à ses côtés, je demeure clos. Je l’aime. Nulle porte, et des murs de chaux. Me voici couvert de poudre vive sous mes multiples peaux. Œil d’ogre incestueux pour le délice des sœurs et des cousins. Œil frelon qu’un dard crève : aiïuïiïuïïe ! Coup de poing énucléé: l’œil nous fige (Adore le borgne aux bandeaux bleus). Epée sous les paupières, ou long fil blanc cousu à l’intérieur du corps. Petit œil du phallus au bout de ma langue: un seul serpent de lait paralyse les épaules du voleur et, soudain, s’avance dame Myopie et son bâton blanc : glauque attirail des vapeurs, des brumes, des flous, des douceurs tremblées. Aveugle essaim qui dégorge poissons par milliers ou tombereaux d’aiguilles. Plie la pupille sous l’ongle. Un rémouleur adolescent répand amandes par milliers, un pétale sur chaque œil. Courte vue très douce à portée de bras: le corps qu’on aime, qu’on touche, et c’est toute la peau qui voit le voyeur.
Ce poème, par sa complexité et son intensité émotionnelle, incite à réfléchir sur la manière dont nous percevons notre environnement et sur le pouvoir de l’œil comme symbole de connaissance et de désir. N’hésitez pas à plonger plus loin dans l’univers poétique de Jacques Izoard et à partager vos réflexions.