Le Silence de la Flamme
Je contemple de loin l’éclat de ton visage,
Sans jamais traverser l’abîme du silence ;
Je suis le spectateur de ton divin passage,
Étouffant dans la nuit ma timide espérance.
Si ton regard distrait vient effleurer le mien,
Un brasier dévorant s’allume en ma poitrine ;
Mon sang bat la chamade et rompt soudain tout lien,
Mais ma voix reste close, esclave et orpheline.
Je garde ce secret comme un trésor enfoui,
Un amour impossible aux fièvres délirantes ;
Je brûle de crier ce nom qui m’éblouit,
Mais je reste figé, l’âme toute tremblante.
Ah ! Pussiez-vous un jour, sans qu’un mot ne soit dit,
Lire dans mes yeux clairs cette ardeur souveraine,
Et comprendre l’aveu que la peur interdit,
Pour briser à jamais ma douce et lourde chaîne.

