Je garde au fond de moi, comme un trésor sacré,
Les mots que ma pudeur n’osera jamais dire ;
Je suis l’ombre fidèle au détour du sentier,
Qui boit, sans se montrer, l’éclat de ton sourire.
Tu marches près de moi, légère et sans effroi,
Ignorant le brasier qui consume mon âme ;
Mon cœur bat en secret, il ne bat que pour toi,
Mais je voile mes yeux pour y cacher ma flamme.
J’aime te voir ainsi, vivre, rire et passer,
Et je me fais gardien de ta douce insouciance ;
Je préfère me taire et ne rien bouleverser,
Que de perdre, un instant, ta tendre confiance.
Je puise ma ferveur dans ce sublime lien,
Un temple où mon amour grandit dans le mystère ;
Je brûle d’une fièvre où je ne demande rien,
Sinon l’obscur bonheur d’aimer et de me taire.

