Sous le marbre glacé de mon calme visage,
Je cache un océan de flammes et de pleurs ;
Je suis ce voyageur sans but et sans rivage,
Qui porte en son exil d’invisibles douleurs.
Telle une fleur perdue au milieu du désert,
Mon âme s’épanouit loin des regards du monde.
Ce secret est un feu qui me tient grand ouvert,
Une plaie éternelle, et douce, et vagabonde.
Les lois et le destin ont tracé la frontière,
Dressant entre nos cœurs des murs infranchissables ;
Je ne peux qu’adorer ton ombre et ta lumière,
En bâtissant des tours sur de mouvants sables.
Écoute ce silence où tout mon être se noie,
C’est le cri déchirant d’une passion muette.
Je t’aime sans espoir, sans demande et sans joie,
Dans la nuit de l’oubli, ma souffrance est parfaite.

