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Mektoub
Le poème ‘Mektoub’ de Serge Lamothe est une exploration poignante de l’amour et de l’existence. Dans cette œuvre, l’auteur nous invite à réfléchir sur la nature de nos sentiments, la mémoire des corps et les souvenirs qui persistent malgré le temps qui passe. Écrit au 21ᵉ siècle, il demeure une voix authentique des luttes émotionnelles contemporaines et de notre quête humaine.
Aimer et être aimé. Juste ça. Comme une chose inscrite dans le tout premier atome de la dernière envolée. J’ai du pays de nos corps des souvenirs pour deux et, pour la nuit des temps, ils me reviennent comme de grands arbres noyés d’une joie sévère et maladroite. Une magie me tient. Un élan que les fleuves ignorent jusque dans leur chute. C’est de toit que s’évapore le sang d’un million d’étoiles orphelines. Les mers s’abreuvent du sel précaire de tes larmes pendant que l’épiphanie de ta peau s’absente lentement de la chambre. Tous les espoirs y sont permis et les interdits s’y effondrent dans le fracas de nos audaces. Nos vies, nos mondes à nous. Des vies possibles, des vies pleines et sans retour. Nos cathédrales de papier bruissant comme des feux de pailles. Nos voyages immobiles sur le radeau perdu, à nous chercher dans le regard de l’autre. En vérité, l’oubli me semblerait pire que la mort parce qu’il signifierait ta disparition avant la mienne. Oui, c’est bien cette idée qui me paraÃŪt insupportable. Je veux bien être effacé, que tout ce qui fut ma vie, mes pensées, mes inquiétudes, tous les efforts insensés que j’ai pu faire pour me donner l’impression d’exister soient balayés. Je n’y verrais aucune objection , aucun mal, pourvu que cela puisse contribuer à te rendre plus réelle. Je ne saurais le dire plus clairement: je préférerais n’avoir jamais vécu, jamais rêvé, si cela pouvait, ne serait-ce que dans une faible mesure, te donner la chance d’exister. Cette assurance serait pour moi d’un grand réconfort. Cela m’aiderait peut-être à mourir en paix. Vivre ensemble. Partager le chemin. Cette simplicité du quotidien qui ne nous fut jamais accordée, je la recrée pour nous deux dans un espace mental devenu sacré et auquel je m’accroche comme un jeune chiot têtu. Je te devine et t’invente. Tu te rebiffes et t’imposes dans une autre dimension.
À travers ‘Mektoub’, Serge Lamothe nous pousse à méditer sur l’importance de l’amour et le désir d’exister ensemble. N’hésitez pas à partager vos pensées sur ce poème et à découvrir davantage d’œuvres qui enrichissent notre compréhension de la vie.