À travers son poème ‘Même en Hiver’, Anna Gréki nous plonge dans un univers où les souvenirs réchauffent les cœurs face à la rigueur du froid. Écrite dans le contexte des Aurès, cette œuvre évoque une enfance colorée, pleine de rires, de grenades et de camaraderie, contrastant avec les luttes qui ont marqué cette période. La poésie de Gréki reste significative car elle mêle la beauté des paysages à des souvenirs profondément enracinés.
Même en hiver le jour n’était qu’un verger doux
Quand le col du Guerza s’engorgeait sous la neige
Les grenades n’étaient alors que des fruits – seule
Leur peau de cuir saignait sous les gourmandises
On se cachait dans le maquis crépu pour rire
Seulement. Les fusils ne fouillaient que gibier.
Et si la montagne granitique sautait
A la dynamite, c’était l’instituteur
Mon père creusant la route à sa Citroën.
Aucune des maisons n’avait besoin de portes
Puisque les visages s’ouvraient dans les visages.
Et les voisins épars, simplement voisinaient.
La nuit n’existait pas puisque l’on y dormait.
C’était dans les Aurès…
Ce poème nous invite à revisiter nos propres souvenirs, à célébrer les instants de joie même dans les moments de froideur. Explorez davantage d’œuvres d’Anna Gréki pour découvrir la puissance émotionnelle de sa voix poétique.