Le poème ‘Métamorphoses’ d’Albert Mérat, extrait de ‘Les chimères’ (1866), aborde la relation intime entre la mort et le renouvellement de la vie. À travers des images puissantes, Mérat célèbre le rôle des morts dans la création de la beauté naturelle que nous connaissons. Ce poème demeure pertinent pour sa réflexion sur l’immortalité des souvenirs et l’harmonie de la nature.
Ô salubre et fécond engrais des trépassés !
Ferment mystérieux des sèves éternelles,
Nous te composerons, pourritures charnelles,
Sous les gazons plus verts pêle-mêle entassés.
Quand nous aurons dormi, rigides et glacés,
Dans la terre, plus près des ardentes mamelles,
Nous nous réveillerons oiseaux avec des ailes,
Ou chênes forts, du sein de la fange élancés.
Ce sont les morts qui font la nature superbe.
Salut, moissons ! salut, forêts ! salut, brins d’herbe
Eaux vives, floraisons roses, beauté des morts !…
— Matière par des lois fatales poursuivie,
Nous faudra-t-il, jaloux du sommeil sans remords,
Recommencer sans fin le rêve de la vie ?
Extrait de:
Les chimères (1866)
En considérant ‘Métamorphoses’, nous sommes invités à réfléchir sur notre propre existence et notre impact sur la nature. Explorez davantage les œuvres d’Albert Mérat pour découvrir d’autres réflexions poétiques sur la vie et la mort.