Abrite-moi témoin courroucé
Roussi aux vagues hautes de midi chanteur de routes
usées
Pavoisées d’antimoine comme je traversais la cour
L’ancienne prairie autour la colonnade de joie
Debout à mille ans sous l’épervier royal
Mon œil lac de lotus enchâssé de trente forêts
Bleues sous lame d’hyacinthe asphodèle nocturne
Mon soleil à trirème ceinture de phare à paons
Chevelure déployée les années du ménure mon orteil la
lune
Mon pied de sable d’hypogée et ce silence au centre
Sur la poussière d’or de la paupière
Double étage du rêve à reculons vers la mort
Si j’étais dans mon tombeau royal et le soleil
En branche parle à tue-tête à trancher les têtes À égorger les pigeons d’albâtre funèbre
L’écume gravit aux bras des ifs la minute
La minuit éternelle des jambes croisées
Dimanche 1″ octobre 1950